
Cet article sera régulièrement actualisé, les dates de sorties des films pouvant être amenées à bouger.
MERCREDI 28 MAI
The Phoenician Scheme de Wes Anderson (présenté en Compétition)
Après la poésie existentielle et métaphysique d’Asteroid City, le plus chic des cinéastes regarde cette fois-ci l’époque en face avec une fable étonnamment corsée sur le capitalisme, le colonialisme et le patriarcat. Du pur Wes Anderson avec une pointe d’acide qui fait mouche.
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MERCREDI 18 JUIN

Enzo de Laurent Cantet, réalisé par Robin Campillo (film d’ouverture de la Quinzaine des cinéastes)
Avec Enzo, Robin Campillo reprend le projet de son ami et collaborateur de longue date Laurent Cantet, disparu en avril 2024. Il y raconte l’histoire d’un jeune apprenti maçon qui décide de se rebeller contre sa famille bourgeoise. On a parlé avec le réalisateur des dessous de la préparation de ce film puissant et fulgurant, de ses souvenirs avec Laurent Cantet, et de l’état de la jeunesse contemporaine, sujet qui le passionne tout autant que son ami disparu.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Robin Campillo : « La sensualité, elle vient du fait qu’on se laisse porter par les acteurs, par leur grâce »
MERCREDI 25 JUIN

Once Upon a Time in Gaza d’Arab et Tarzan Nasser (Un certain regard)
En 2007, dans la bande de Gaza, deux hommes créent un business de drogue pour s’échapper du réel. Les jumeaux Nasser, nés à Gaza, prolongent avec ce film présenté à Un Certain Regard un geste de cinéma politique fort, mais jamais à charge, où l’humour et le détour l’emportent.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Once Upon a Time in Gaza d’Arab et Tarzan Nasser : un contre fraternel touchant
MERCREDI 2 JUILLET

L’Aventura de Sophie Letourneur (ACID)
Après Voyages en Italie (2023), la reine de la comédie hyperréaliste Sophie Letourneur nous embarque encore dans les vacances italiennes de Sophie, son alter-ego fictif, qu’elle joue, et Jean-Philippe (Philippe Katerine), avec L’Aventura, présenté en ouverture de l’ACID à Cannes. Le couple le plus nature-peinture du cinéma français est cette fois flanqué de deux gamins intenables. Une suite jouissive et surprenante, où une nostalgie limpide et profonde finit par se dégager d’un grand bordel apparent.
● ● À LIRE AUSSI ● ● L’Aventura de Sophie Letourneur : chaos à quatre
MERCREDI 16 JUILLET

Eddington d’Ari Aster (présenté en Compétition)
Sélectionné en Compétition pour la première fois, Ari Aster (Midsommar) emmène son cinéma vers un genre nouveau – le western psychologique ? – et fait vivre à Joaquin Phoenix un second trip halluciné, d’une actualité confondante.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Eddington d’Ari Aster : un néo-western sur le chaos contemporain
MERCREDI 23 JUILLET

Sorry, Baby d’Eva Victor (Quinzaine des cinéastes)
Le premier long métrage d’Eva Victor, qui s’est fait connaître avec ses désopilantes vidéos virales, est un objet aussi loufoque que bouleversant où le traumatisme trouve consolation dans une grande amitié.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Sorry, Baby d’Eva Victor : un grand film de réparation

Dangerous Animals de Sean Byrne (Quinzaine des cinéastes)
Avec ce thriller qui imbrique fascination pour les requins et récit de serial killer humain, Sean Byrne réussit une efficace série B d‘épouvante où une attachante héroïne lutte contre les peurs terrestres comme océanes.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Dangerous Animals de Sean Byrne : monstrueuse humanité
MERCREDI 20 AOÛT

Alpha de Julia Ducournau (présenté en Compétition)
Avec le sidérant, lancinant, et très intérieur Alpha, Julia Ducournau raconte le monde d’une ado de 13 ans, aux prises avec une épidémie qui rappelle celle du VIH-sida, qui s’écroule le jour où elle rentre avec un mystérieux tatouage. La réalisatrice nous parle des sentiments à l’origine de ce film très fort, très marquant.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Julia Ducournau : « Alpha, c’est quelqu’un qui doit advenir, qui doit fleurir dans un monde où tout meurt »

Sentimental Value de Joachim Trier (Grand prix)
Le Norvégien Joachim Trier (Oslo, 31 août), a remporté le Grand prix avec Sentimental Value, chronique familiale d’une profondeur émotionnelle et narrative éblouissante.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Joachim Trier : « Nous avons besoin de nous écouter, de nous regarder les uns les autres, de douceur et d’humilité »
MERCREDI 27 AOÛT

MIROIRS NO.3 de Christian Petzold (Quinzaine des cinéastes)
Le prolifique Christian Petzold (Ondine, Le Ciel rouge…) et sa fidèle troupe de comédiens, habitués de la Berlinale, investissent la Quinzaine des cinéastes par une fable comme une ligne claire, mise en scène avec une grâce peu commune.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Christian Petzold : « Le cinéma cherche souvent à proposer une vision verrouillée du monde. C’est assez révoltant ! »
MERCREDI 3 SEPTEMBRE

Sirat d’Oliver Laxe (Prix du Jury)
Dans ce road-movie hallucinant, auréolé du Prix du Jury à Cannes, une bande de raveurs, accompagnée d’un père (sidérant Sergi López) et de son fils, s’échappe dans le désert marocain à la recherche d’une fête fantasmée.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Oliver Laxe : « Le cinéma est encore un lieu dans lequel on peut proposer de transcender la mort »
MERCREDI 17 SEPTEMBRE

Nino de Pauline Loquès (Semaine de la critique)
Pour son premier long métrage présenté à la Semaine de la critique, Pauline Loquès suit l’errance d’un jeune homme, Nino (intense Théodore Pellerin), qui vient d’apprendre qu’il a un cancer. Dans cette chronique sensible et tout sauf plombante, la cinéaste sait tout à la fois capter la sidération, la fébrilité puis l’élan qui traversent son personnage.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Nino de Pauline Loquès : hors temps

Renoir de Chie Hakayawa (présenté en Compétition)
Réalisatrice en 2022 du remarqué Plan 75, Chie Hakayawa découvre cette année la compétition cannoise avec l’histoire d’une petite fille de 11 ans perturbée par l’absence de ses parents dans un Tokyo de 1987 filmé comme un subjuguant univers de solitude et de mystères.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Renoir de Chie Hakayawa : Tokyo en solo
MERCREDI 24 SEPTEMBRE

Put your soul on your hand and walk de Sepideh Farsi (ACID)
Pendant plus de 200 jours, la cinéaste iranienne Sepideh Farsi a filmé ses échanges en visio sur WhatsApp avec Fatima Hassouna, photographe palestinienne bloquée à Gaza, disparue depuis tragiquement à la suite de frappes israéliennes. Ce documentaire saisissant a été présenté à Cannes, dans la sélection de l’Acid.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Put your soul on your hand and walk de Sepideh Farsi, ou l’enfer de Gaza filmé à l’iPhone
MERCREDI 1ER OCTOBRE

Un simple accident de Jafar Panahi (Palme d’or)
Reparti avec la Palme d’or, Jafar Panahi signe avec Un simple accident un surpuissant thriller qui pose frontalement la question de la vengeance politique, évoque l’emprisonnement que le cinéaste a subi de la part du régime iranien et invite déjà à imaginer les dilemmes moraux qui se poseront quand ce régime chutera. Un impressionnant coup de maître.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Jafar Panahi : « Mon cinéma est un cinéma de guérilla »
MERCREDI 8 OCTOBRE

Nouvelle Vague de Richard Linklater
C’est un portrait de Jean-Luc Godard (incarné par le parfait Guillaume Marbeck) en cancre burlesque de la Nouvelle Vague que nous sert le cinéaste américain dans son jubilatoire making of fictif d’À bout de souffle. Un hommage comme un manifeste pour un cinéma léger, malicieux et anarchisant.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Nouvelle Vague de Richard Linklater : Godard en gros plan
MERCREDI 15 OCTOBRE

La Petite Dernière de Hafsia Herzi (prix d’interprétation féminine pour Nadia Melliti et Queer Palm)
Hafsia Harzi a présenté en Compétition à Cannes un film sublime, adapté librement du roman La Petite Dernière de Fatima Daas. Ce récit d’émancipation et d’éveil au désir trace sa route avec une simplicité et une honnêteté qui emportent tout, arrimé aux visages d’actrices sublimes dont la révélation Nadia Melliti, dans son premier rôle.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Hafsia Herzi : « Je préfère filmer des beaux baisers qu’une scène de sexe simulée qu’on a vu cinquante fois. »

Marcel et Monsieur Pagnol de Sylvain Chomet
Le réalisateur des Triplettes de Belleville raconte dans ce biopic animé, présenté en séance spéciale à Cannes, les différentes réussites artistiques de Marcel Pagnol en insistant avec admiration sur son statut de défenseur du cinéma français.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Marcel et Monsieur Pagnol : voyage dans le temps
MERCREDI 22 OCTOBRE

Les Aigles de la République de Tarik Saleh (présenté en Compétition)
Après La Conspiration du Caire (2022), Tarik Saleh clôt sa trilogie sur les hautes sphères du pouvoir égyptiennes avec ce film noir où prend corps l’implacable machine politique, en empruntant notamment au réel la figure de l’ancien général al-Sissi, devenu président après un coup d’État militaire.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Les Aigles de la République de Tarik Saleh : faux-semblants
MERCREDI 12 NOVEMBRE

Kika d’Alexe Poukine (Semaine de la critique)
Après des documentaires puissants (Sans Frapper, Sauve qui peut), la réalisatrice française passe à la fiction avec Kika, un drame intense où une mère solo se retrouve confrontée à la précarité.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Kika d’Alexe Poukine : contrôle free
MERCREDI 19 NOVEMBRE

Dossier 137 de Dominik Moll (présenté en Compétition)
« Comment faire parler les images ? », s’interroge magistralement ce dixième long métrage de Dominik Moll, où s’exprime en plein l’impunité dont jouissent nombre de responsables de violences policières. La permutation maligne entre différents régimes d’image y raconte une fracture aussi intime que nationale.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Dossier 137 de Dominik Moll : un brillant polar social
MERCREDI 26 nOVEMBRE

Vie privée de Rebecca Zlotowski (hors compétition)
Jeu de pistes drôle, profond et élégant de Rebecca Zlotowski, Vie privée offre son premier rôle principal en français à la légende américaine Jodie Foster, qui campe une psy perturbée par la mort soudaine d’une de ses patientes (Virginie Efira), qui se met à soupçonner la fille (Luàna Bajrami) puis le mari (Mathieu Amalric) de celle-ci. Sur une terrasse cannoise, on a interrogé l’impériale Jodie Foster sur les particularités de ce rôle et son statut d’icône queer.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Jodie Foster : « J’ai gardé une vie très privée pendant des années »
MERCREDI 24 DÉCEMBRE

L’Engloutie de Louise Hémon (Quinzaine des cinéastes)
Dans un petit village des Hautes-Alpes, à l’aube du XXe siècle, une nouvelle institutrice (Galatea Bellugi) confronte son savoir aux légendes locales, ses désirs à l’ordre établi. Dans L’Engloutie, son magnifique premier long métrage, présenté à la Quinzaine des Cinéastes, Louise Hémon filme la montagne comme un théâtre de vertiges — temporels, sensuels, politiques. Entretien.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Louise Hémon, réalisatrice de « L’Engloutie » : « Je voulais que la montagne elle-même soit la source de l’étrangeté du film »
MERCREDI 14 JANVIER 2026

L’Agent secret de Kleber Mendonça Filho (Prix de la mise en scène et Prix de la meilleur interprétation masculine pour Wagner Moura)
Sous les airs d’un film de traque situé en 1977 pendant la dictature brésilienne, Kleber Mendonça Filho signe une flamboyante œuvre labyrinthique sur la mémoire des traumatismes, avec un Wagner Moura renversant.
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The History of Sound d’Oliver Hermanus (présenté en Compétition)
Avec The History of Sound, Oliver Hermanus dirige Paul Mescal et Josh O’Connor dans une tendre histoire d’amour située au début du 20ème siècle, où les deux amants partent à la recherche de chansons folkloriques menacées d’oubli. Le réalisateur sud-africain, qui avait remporté la Queer Palm cannoise en 2011 avec Beauty, nous raconte les coulisses de ce film pudique et élégant.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Oliver Hermanus : « J’adore cette sensation de pouvoir explorer en seulement deux heures toute l’étendue d’une vie. »