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Josh Hartnett au Guardian : « Je n’ai jamais aspiré à être une star »

  • Léa André-Sarreau
  • 2020-10-23

Jeune premier destiné à une carrière fulgurante il y a 20 ans, l’acteur a depuis déserté les grosses productions hollywoodiennes. Dans une interview passionnante donnée au Guardian, il revient sur l’angoisse que cette popularité soudaine a provoqué chez lui, lui qui n’aspirait ni à la célébrité, ni au succès.

C’est un visage que les millennials ne connaissent peut-être pas, mais il y a 20 ans, il détrônait Brad Pitt dans le coeur de tous les spectateurs, et faisait sérieusement de l’ombre à Leonardo DiCaprio. Inoubliable dans Virgin Suicides de Sofia Coppola en jeune premier séducteur (et destructeur), puis abonné aux premiers rôles dans des blockbusters (Pearl Harbor de Michael Bay, La Chute du faucon noir de Ridley Scott) avant de se tourner vers le cinéma d’auteur (quel plaisir de le retrouver récemment dans la comédie américano-japonaise Oh Lucy! d’Atsuko Hirayanagi), Josh Hartnett a progressivement disparu des radars.

Que s’est-il passé pour que cette gueule d’ange quitte Hollywood, direction le Surrey, comté reculé du Sud de l’Angleterre? Dans une interview donnée au Guardian, l’acteur revient sur l’angoisse que cette popularité soudaine a provoqué chez lui, lui qui n’aspirait ni à la célébrité, ni au succès. Au début des années 2000, il refuse le rôle de Superman, sa vision sombre et fouillée du personnage ne plaisant pas aux studios : « J’avais cette idée que parce qu’il vit dans un monde où il ne peut rien toucher sans que cela ne voltige à travers la pièce, Clark Kent a presque peur de lui-même, de son propre pouvoir. Il ne sait plus comment être Superman. Il a si peur qu’il est presque frustré par l’expérience de la vie sur Terre, ce don qui lui permet de faire exploser des choses juste en les regardant ». 

« Ils ne voulaient pas vraiment d’un personnage terrassé par la peur au centre de leur film », explique Hartnett, qui avec le recul trouve que Superman ferait une bonne métaphore de sa vie de l’époque : un immense chaos inquiet. La suite, on la connaît. Il intègre le casting du projet monumental Pearl Harbor, qu’il a d’abord voulu refuser  par instinct, de peur que ce rôle ne l’enferme et lui colle à la peau (« J’ai finalement choisi de le faire parce que refuser aurait été une décision prise par peur. Après, ce film m’a vraiment défini, donc j’avais raison d’en avoir peur »). Après cette expérience douloureuse, Josh Hartnett s’éloigne peu à peu des exigences d’Hollywood pour se diriger vers des projets indépendants (Girl Walks into a Bar de Sebastian Gutierrez, Wild Horses de Robert Duvall).

Un virage qui lui permet, sans renier le cinéma grand public qu’il affectionne, de ne pas devenir une marque façonnée par les désirs des autres : « Je suis heureux d’en avoir fini avec cette époque, et de faire des films qui me sont plus personnels », explique-t-il. « Les réalisateurs viennent me voir pour que je joue des personnages, et non des versions d’un héros que j’ai déjà joué dans un film ». Si comme nous il vous manque, sachez qu’on le verra bientôt dans Suspect numéro un de Daniel Roby, thriller inspiré de l’affaire Alain Olivier, sur un Québécois incarcéré par erreur pour trafic de drogues dans une prison thaïlandaise dans les années 1980.

 

 

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