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« Under the Skin » : le chef-d’œuvre troublant de Jonathan Glazer va devenir une série

  • Léa André-Sarreau
  • 2020-01-31

Deux sociétés de production seraient actuellement en train de se battre pour obtenir les droits d’adaptation de ce film-ovni, dont la radicalité esthétique et l’intelligence d’écriture ont été salués par la critique lors de sa sortie.

À moins de vivre dans une grotte à l’abri de la frénésie de notre monde survolté, vous n’avez pas pu louper l’info : le très populaire Parasite de Bong Joon-ho (accessoirement Palme d’Or au dernier Festival de Cannes) aura bientôt droit à une adaptation en mini-série par HBO – une info qui a fait frémir les binge-watcher professionnels que nous sommes. Mais c’est une autre annonce passée un peu plus inaperçue qui excite vraiment notre curiosité.

Sept ans après sa sortie, le film de Jonathan Glazer Under the Skin pourrait lui aussi revenir sous forme d’une série spin-off. Un trajet assez exceptionnel pour ce petit film indé sorti de nulle part, qui figure aujourd’hui dans la plupart des tops 10 de la décennie (dont celui des Cahiers du cinéma). D’après Deadline, Silver Reel, boîte de production du film original, et le studio A24, qui a distribué le film en Amérique du Nord, se livrent une guerre sans merci pour obtenir les droits d’Under the Skin. On ne sait pas qui gagnera la course, même si personnellement on mise sur A24, jeune studio hyper branché qui travaille déjà avec Glazer sur son prochain film, un drame sur l’Holocauste.

À LIRE AUSSI >> Notre interview du réalisateur à l’occasion de la sortie du film 

Venons-en à la question que tout le monde se pose : Jonathan Glazer sera-t-il de la partie ? On l’espère, parce que la puissance du film ne résidait pas tellement dans son scénario, inspiré du roman de science-fiction de l’écrivain Michael Faber – l’histoire d’une extra-terrestre prenant une apparence humaine pour séduire des auto-stoppeurs et les attirer en eaux troubles -, mais plutôt dans son esthétique dark et onirique, son étrangeté formelle intrigante. Ne pas confier le projet à Jonathan Glazer, ce serait prendre le risque d’aseptiser une œuvre composite, à la lisière du fantastique, de l’horreur et du récit initiatique -mais s’il fallait trouver un remplaçant au réalisateur, on proposerait peut-être Michel Gondry. En attendant d’en savoir plus, on vous redonne quelques très bonnes raisons de revoir Under the Skin. D’abord pour la performance de Scarlett Johansson, dont le statut de sex-symbol est questionné par le biais métaphorique de la science-fiction, ensuite pour sa plastique impeccable, qui rapproche par moments le film d’une pure surface organique poreuse, et pour sa capacité à livrer un discours philosophique sur ce qui fait le sel de l’humanité : l’empathie.

Crédit image : Copyright Senator Home Entertainment

 

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