
« Ça commence forcément avec Almodóvar – Tout sur ma mère [1999, ndlr]. J’avais 15 ans, j’y suis allé avec mes parents. À l’époque, je ne savais pas encore que j’étais queer. Peut-être qu’eux, si… Mais moi, pas du tout. Ce film flamboyant parle d’amitié entre femmes, de personnes queer, trans, travailleuses du sexe… Il dégage une intelligence émotionnelle très féminine, très solidaire. C’est beau, c’est joyeux, c’est puissant.
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Bien plus tard, il y a eu Priscilla, folle du désert [de Stephan Elliot, 1994, ndlr], évidemment. Ce film m’a énormément inspiré pour Trois nuits par semaine, notamment pour cette idée de voyage, de route à partager.
Quand j’étais plus jeune, à la télé, il y avait Queer as Folk – la version anglaise [de Russel T. Davies, 1999, ndlr]. Ces représentations queer, gays, lesbiennes, trans… elles m’ont accompagné·e dans mon propre cheminement, dans la prise de conscience de mon identité. Et puis il y a Buffy contre les vampires, que je regardais avec mon père [créée par Joss Whedon en 1997, ndlr]. Le couple Willow/Tara, ça faisait partie des premières fois que je voyais un amour homosexuel à l’écran.
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Aujourd’hui, les représentations qui comptent pour moi, ce sont surtout celles que j’ai vécues. Ce sont les rencontres avec les artistes de la scène drag, qui m’ont fait grandir et qui m’ont mené·e jusqu’à animer ma propre soirée à la Flèche d’Or [dans le 20e arrondissement de Paris, ndlr]. Un lieu intersectionnel, où on peut être à la fois queer et racisé·e. Et ça, ça a énormément nourri ma construction… et ma déconstruction. »