Florence Pugh déplore que Greta Gerwig n’ait pas été nommée à l’Oscar de la meilleure réalisation

Une déclaration qui met en lumière un phénomène indéniable: l’Académie des Oscars souffre d’un entre-soi empêchant la parité dans les nominations. Où sont passées les femmes? Chaque année, la question brûle les lèvres de tous ceux qui visionnent l’annonce des nominations aux Oscars, et agite la twittosphère. Cette année particulièrement, la polémique été alimentée par


yjm5zdexodetntbhmi00ytk1lwiwzwitnjvlmgnimme2zmvi flo 33

Une déclaration qui met en lumière un phénomène indéniable: l’Académie des Oscars souffre d’un entre-soi empêchant la parité dans les nominations.

Où sont passées les femmes? Chaque année, la question brûle les lèvres de tous ceux qui visionnent l’annonce des nominations aux Oscars, et agite la twittosphère. Cette année particulièrement, la polémique été alimentée par un constat de plus en plus criant: même lorsqu’elles investissent largement l’industrie cinématographique, les femmes continuent d’être sous-représentées dans les cérémonies type Oscars -moins nommées, donc forcément moins récompensées, et moins visibles.

Un phénomène d’invisibilisation que Florence Pugh, nommée pour Little Women de Greta Gerwig dans la catégorie « meilleure actrice dans un second rôle », a pointé du doigt à l’issue des nominations. En cause? La réalisatrice n’a pas été sélectionnée pour remporter le trophée de la meilleure réalisation -même si son film d’époque cumule tout de même six citations « meilleure musique du film », « meilleur scénario adapté », « meilleure création de costumes », « meilleure actrice » pour Ronan Saoirse et « meilleure actrice secondaire » pour Florence Pugh.

C’est l’indéracinable Martin Scorsese pour son film-somme The Irishman, Todd Phillips pour Joker, Quentin Tarantino pour Once Upon a Time in Hollywood, Sam Mendes pour son film de guerre 1917 et Bong Joon-ho pour l’incontournable Parasite qui s’affronteront pour décrocher le Saint-Graal. Que des hommes donc – un constat sur lequel la présentatrice des nominations Issa Rae a discrètement ironisé: « Félicitations à ces hommes »…Notons au passage que les quatre films les plus cités (1917, The Irishman, Once Upon a Time in Hollywood et Joker) nous plongent dans des univers traditionnellement masculins – avec, dans l’ordre, un récit de guerre, de mafia, un autre sur un tandem d’hommes charismatique et enfin l’histoire d’un marginal esseulé.

Dans une interview donnée à Deadline, Florence Pugh n’a donc pas hésité à qualifier ce « snobisme » de l’Académie de « coup dur »: « Je pense que tout le monde est en colère, et à juste titre. Je ne peux pas croire que cela se soit reproduit, mais je ne sais pas non plus comment mettre fin à ce phénomène. Je n’ai pas de solution, à part qu’il faut en parler ». Un avis partagé par Ronan Saoirse (« Pour moi, Greta, depuis le début de sa carrière, a fait deux films parfaits. J’espère que pour son prochain film parfait, elle sera reconnue pour l’ensemble de son travail, parce que je pense qu’elle est l’une des cinéastes les plus importantes de notre époque ») et par la productrice du film Amy Pascal, pour qui le film souffre d’un « préjugé complètement inconscient «  qui l’empêche de triompher complètement en cette saison des prix.

L’air de rien, les propos de l’équipe du film de Little Women pointent du doigt une réalité tenace. Depuis la création de la cérémonie en 1929, seules cinq femmes ont été nommées dans la catégorie « meilleure réalisation » : Jane Campion pour La Leçon de piano, Sofia Coppola pour Lost in Translation, Lina Wertmüller pour Seven Beautie, Greta Gerwig pour Lady Bird et Kathryn Bigelow -unique gagnante pour Démineurs. Greta Gerwig n’est donc que « l’arbre qui cache la forêt »: face à elle, plusieurs réalisatrices dont les films ont fait parler d’eux en 2019 ont été complètement évincées, sans même être citées une fois. On pense notamment à la cinéaste sino-américaine Lulu Wang pour sa comédie iconoclaste L’Adieu, à Queens de Lorene Scafaria sur la sororité puissante d’une bande de strip-teaseuses, à Alma Har’el pour Honey Boy et Melina Matsoukas pour Queen & Slim. Un diagnostic qui trouve ses racines dans l’entre-soi qui règne au sein des votants. Selon Sandrine Brauer, productrice et membre du collectif 50/50, le faible nombre de femmes au sein des nominations « pose la question de ceux qui composent le collège de votants », puisque les femmes ne représentent que 32% des effectifs de l’Académie.