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À voir ce soir sur TF1 : « Big Little Lies » de David E. Kelley

  • Léa André-Sarreau
  • 2020-04-29

D’abord diffusée sur HBO aux États-Unis, puis sur OCS en France en 2018, cette série remarquable débarque pour la première fois en clair ce mardi 25 août sur TF1.

C’est la rentrée des classes à Monterey, petite ville bourgeoise californienne. Madeline Martha Mackenzie (Reese Witherspoon), femme au foyer modèle, rencontre Jane Chapman (Shailene Woodley), mère célibataire de Ziggy, à qui elle présente sa meilleure amie Celeste Wright (Nicole Kidman), ancienne avocate à fleur de peau. Jusqu’au jour où Ziggy est accusé d’avoir étranglé une de ses camarades, et qu’un meurtre agite la communauté des parents d’élèves, forçant chacun à abandonner le masque social sous lequel il dissimulait ses failles…

On l’a longtemps attendu, ce Desperate Housewives réaliste, troublant de justesse. Il s’offre d’abord comme un simple soap domestique, pour dévoiler progressivement une complexité désarmante dans l’écriture de ses personnages, jusqu’à former le portrait nuancé de femmes qui tentent de vivre avec des problématiques bien plus graves que des querelles de voisinage.

—>>> À LIRE AUSSI : À écouter : la B.O mélancolique (et vénère) de « Big Little Lies »

La frustration dans le couple, la violence conjugale (rarement une série n’aura aussi bien saisi, à l’abris de tout manichéisme, l’ambiguïté perverse qui peut lier une épouse à un mari violent), le carriérisme douloureux et l’ambition féminine condamnée par les moeurs (Laura Dern, saisissante en buisness woman à la peau dure), les choix d’éducation… À travers ces héroïnes ambiguës, jamais vraiment victimes, ni jamais vraiment indestructibles, David Edward Kelley construit un drame choral dont les sous-intrigues policières ne servent qu’à creuser, sous le vernis du bonheur, une souffrance étouffée.

Réalisée par Jean-Marc Vallée, la première saison bénéficie d’une mise en scène impeccable à la construction presque mentale. Entre flashfoward du meurtre à venir et images subliminales qui enchaînent les héroïnes à leurs souvenirs traumatiques, la série, tendue entre passé et présent, convoque habilement la mer -trope incontournable du mélodrame maternel- comme leit-motiv esthétique et symbolique. Surface a priori apaisante, elle fait aussi remonter avec l’écume les vieux cadavres. Sans rien dévoiler de l’intrigue, on vous conseille tout autant la deuxième saison de Big Little Lies, qui gagne en introspection psychologique grâce au savoir faire sensible d’Andrea Arnold, qui a piloté l’ensemble des épisodes.

Image: Copyright HBO

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