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Sébastien Lifshitz : « J’essaye de m’approcher au plus près des gens que je filme pour tenter de retranscrire leur vie intérieure »

  • Léa André-Sarreau
  • 2021-11-19

Auteur de docus sur la construction de l’identité (« Adolescentes », « Petite fille »), Sébastien Lifshitz est l’invité de mk2 Institut dans le cadre d’une conférence sur le genre pour le cycle « Image(s) plurielle(s) », organisée en partenariat avec L’Obs. On a posé 3 questions au passionnant cinéaste.

Comment filmer les bouleversements du corps sans tomber dans le voyeurisme ?

Trouver la relation juste avec ce qu’on filme est une sorte d’obsession pour moi. Certains cherchent à objectiver leur regard en prenant une distance, alors que j’essaye au contraire de m’approcher au plus près des gens que je filme pour être avec eux et pour tenter de retranscrire leur vie intérieure, leurs émotions. Quand j’ai rencontré Sasha [l’héroïne trans du documentaire Petite fille, ndlr] et ses parents, j’ai été bouleversé par leur histoire et l’amour inconditionnel qui existait autour de cette petite fille. Leur situation incarnait puissamment la violence du monde extérieur face à l’évidence d’une identité qui n’attendait que d’être entendue et acceptée.

À voir absolument sur Arte : « Petite fille » de Sébastien Lifshitz

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Comment ces questions intimes vous semblent-elles s’articuler avec un discours plus engagé sur la société ?

L’intime est politique. L’individu est souvent contraint par son environnement, il lutte pour trouver un chemin, être libre, exprimer ce qu’il est au plus profond de lui-même. Cette relation conflictuelle entre une vérité intérieure et le monde qui vous entoure est essentielle à la construction des films que je fais, car elle produit une confrontation.

Que pensez-vous de la représentation de plus en plus normalisée des personnages trans à l’écran, avec des séries comme Euphoria, Transparent ou Pose ?

La modernité avec laquelle ces séries introduisent les personnages trans est formidable, mais ce sont surtout des productions étrangères. Je suis surpris de voir que, en France, tout ce qui est lié à la représentation queer est encore très timide. Même si les plateformes diffusent la culture mondiale, il faut donner au public français des incarnations du monde qui l’entoure, pour qu’il cesse d’avoir le sentiment que tout se passe ailleurs.

Image(s) plurielle(s) avec L'Obs, Le 25 novembre à 20 h, au mk2 Nation.

Décryptage : La représentation des personnes trans à l’écran

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Image (c) D.R.

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