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Rone : « On me dit souvent que j’ai aussi un côté Monsieur Hulot »

  • Chloé Blanckaert
  • 2023-06-21

Le musicien électro autodidacte, qui a explosé il y a dix ans avec l’EP « Bye Bye Macadam », vient de dévoiler « L(oo)ping », album best-of mêlant sonorités symphoniques et électroniques, enregistré avec des musiciens de l’Orchestre National de Lyon. Rone, qui a d’abord étudie le ciné à la Sorbonne Nouvelle, s’est prêté au jeu de notre questionnaire cinéphile.

3 personnages de films qui vous ressemblent ?

Harry Potter peut-être. Je ne peux pas y échapper, c’est à cause de mes lunettes rondes. On me dit souvent que j’ai aussi un côté Monsieur Hulot, le personnage créé et interprété par Jacques Tati. Ou Charlie Chaplin, pour le côté burlesque. Ça doit être parce que je manque d’équilibre. 

Vos 3 B.O. préférées ?

Celle d’Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle (1958), composée par Miles Davis en une nuit, devant le film qui était projeté dans une salle de cinéma. C'est fou que ça se soit cristallisé dans le temps comme ça. Pour moi, c’est presque un modèle, cette manière de travailler : visionner des images et se laisser porter. Sinon, la bande originale de Jóhann Jóhannsson pour Premier Contact de Denis Villeneuve (2016), avec son mélange passionnant de texture organique et électronique. Et puis bien sûr, Ennio Morricone, et en particulier celle du film Mon nom est Personne de Tonino Valerii (1973). L’exemple parfait du génie de ce compositeur : des musiques hyper accessibles mais aussi très profondes, à la fois angoissantes et drôles.

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3 films pour trouver l’inspiration ?

Des films que j’ai vus enfant et adolescent. Dream de Kurosawa (1990). Un film très particulier entre rêve et cauchemar, avec des petites saynètes et beaucoup de choses étranges mais qui laissent songeur. Tous les matins du monde d’Alain Corneau (1991). Un bon détonateur pour moi, qui en dit beaucoup sur le pouvoir que peut avoir la musique pour aider à vivre, avec cette rencontre de deux musiciens d’univers différents. Et puis À bout de souffle de Jean Luc Godard (1960) pour son côté complètement libre.

Le film à regarder à 3h du matin, après un concert ? 

Ça ne m’est jamais arrivé, mais après un concert, je suis généralement un peu vidé donc un film facile, marrant, devant lequel je pourrais m’endormir. Comme Monty Python : Le Sens de la vie de Terry Jones et Terry Gilliam (1983).

Un film dans lequel vous pourriez passer 3 jours ?  

Mon voisin Totoro de Hayao Miyazaki (1988). Avec mes enfants, je le regarde en boucle en ce moment. Il y a quelque chose de très doux dans ce film qui est très attirant. J’adorerais pouvoir me balader dans cette forêt. 

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3 cinéastes pour qui pourriez composer sans négocier ? 

Michel Gondry, un réalisateur que j’adore. Il a commencé en réalisant des clips, mais son passage au format long avec Eternal Sunshine of The Spotless Mind (2004) est une réussite dingue. On a travaillé ensemble sur la pochette de mon 5ème album, Mirapolis (2017), mais ça serait un rêve de faire de la musique sur ses images. Sofia Coppola, parce que la musique a une place très importante dans ses films, et c’est très inspirant pour un musicien. Et Lukas Dhont. J’ai découvert Girl (2018) par hasard en me trompant de salle, mais je me suis pris une grosse claque. 

3 cinéastes, vivants ou morts, avec qui vous rêveriez d’échanger ? 

Jean Cocteau, j’adore sa philosophie, sa manière de parler de l’art et de la vie. Agnès Varda ensuite, je la trouve très sympathique et ça serait très tentant d’échanger avec elle. Et puis bien sûr Stanley Kubrick, pour prendre une grande leçon du maestro. C’est dingue le nombre de chef d’œuvre qu’il a faits. Je l'interrogeais directement sur ses choix de musiques, comme il a beaucoup utilisé de morceaux déjà existants ou alors de musiques classiques comme dans 2001. L'Odyssée de l'espace (1968). Je lui demanderais aussi avec quels compositeurs d'aujourd'hui il aurait envie de travailler.

Portrait (c) Cha Gonzalez

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