Les meilleurs looks cinéphiles de Drag Race France

Qu’on nous ramène nos reines ! Les drags queens superstars de l’émission Drag Race France sont de retour pour une saison All Stars qui réunira, dès le jeudi 10 juillet, la fine fleur de la scène queer francophone. Une compétition qui s’annonce complètement démente et qui nous a donné envie de revenir sur les meilleures références ciné des candidates des trois premières saisons. Alors accrochez vos perruques et scotchez vos talons, ça tourne !


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© Instagram Drag Race France / D.R.

LES ACTRICES

Éternelles inspirations des cinéastes, immortalisées par les flashs des grands photographes et des paparazzis, les actrices ont depuis toujours peaufiné leurs tenues et leurs allures jusqu’à parfois devenir des caricatures d’elles-mêmes – des drags queens, pour ainsi dire. Une aubaine pour ces dernières qui reprennent à leurs comptes les extravagances de ces comédiennes de talent, qu’elles subliment ou bien tournent en ridicule.

Un exercice que la délicieuse Ruby On The Nail prenait très au sérieux en se glissant dans la peau d’Isabelle Adjani pour le Snatch Game 1 de la saison 3. Une Adjani ennuyée et complètement déconnectée pour un moment de pure rigolade.

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© Youtube Drag Race France / Gael Turpo/Netflix

Dans la même épreuve du Snatch Game, il est impossible de ne pas citer l’inoubliable performance de la très cinéphile Paloma, grande gagnante de la première saison, qui avait retourné le plateau sous les traits d’une Fanny Ardant très passionnée (voire même un peu trop). On sait désormais tous que la star de La Femme d’à côté (1981) « adore les homosexuels » et Patrick Sébastien. À noter également sa référence à la géniale sitcom british Absolutely Fabulous avec son look « lendemain soirée ». Une soirée bien arrosée – comme celles du duo de besties Eddie et Patsy, femmes de mode et pimbêches portées sur la bouteille dont on est absolutely fans.

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© Youtube Drag Race France / Swashbuckler Films

Côté cinéma hollywoodien, on a pu apercevoir Marilyn Monroe dans une tenue deux-en-un exécutée par l’hilarante Ginger Bitch en saison 2. Alors qu’elle apparaissait dans le tristement célèbre tailleur Chanel de Jackie Kennedy, cet ensemble se changeait en deux temps trois mouvements en l’iconique robe rose fuchsia portée par Marilyn dans le culte Les Hommes préfèrent les blondes (1953) d’Howard Hawks.

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© D. R.

Deux faces d’une même pièce pour un tour de passe élégant et drolatique qui faisait référence à la femme du président John F. Kennedy et à sa maîtresse (un humour de drag queen).

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© Instagram Drag Race France

DU CAMP, DU CAMP, DU CAMP

Mais qu’est-ce que le camp ? Selon Susan Sontag, célèbre essayiste new-yorkaise, autrice du guide Notes on “Camp”, le style camp se définit d’abord contre l’idée du bon goût et de la bourgeoisie bien-pensante. Le camp, c’est en fait tout et rien à la fois ; c’est une multitude d’influences qui se percutent, de la culture populaire aux lampes art déco, de la sophistication du dandy au Hollywood Glamour tourné en dérision. Un univers de plumes, de kitsch et d’artifices que les drags queens ont porté comme personne.

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© Instagram Drag Race France / D.R.

Bien que le terme soit anglais, Drag Race France ne fait pas exception en termes d’esthétique camp. À commencer par le Bob l’Éponge hyper sexy de Mami Watta dans la saison 2. Un humour sophistiqué qui lui permet de passer d’une éponge de mer – visiblement devenue écolière et sortie tout droit d’un film érotique –, à l’incroyable silhouette élancée de la chanteuse et actrice Grace Jones, reconnaissable entre mille grâce à sa coiffure.

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© Instagram Drag Race France / D.R.

Petit détail qui fait la différence : dans le dos, la combinaison de Mami laissait entrevoir ses fesses à l’aide de deux ronds rebrodés de mégots de cigarettes, référence à la décadence enfumée des soirées du Studio 54 ou du Palace. Du pur génie !

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© Instagram Drag Race France / Walt Disney Company

Autre drag queen, autres références : avec ses goûts de cinéma populaire, la queen à barbe et autoproclamée « reine de Gitanie« , Piche, nous a offert quelques moments campissimes de télévision. Que ce soit dans la peau d’une Rose complètement givrée avec sa planche de bois collée sur le dos, en référence à la scène de fin du cultissime Titanic (1997) de James Cameron, ou encore son retour piquant en saison 3, avec son look de Voldemort barbu et hyper cunt (J.K. Rowling en tremble encore).

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Pour le runway sur le thème « Le Grand Méchant Look », Ruby On The Nail nous a, elle, servi un moment de culture cinéphile dingue, en singeant l’apparence du Nosferatu (1922) de Murnau. D’une élégance grotesque, dans son long manteau à col de satin blanc, avec un béret en vinyle tout à fait inapproprié, elle a littéralement tout compris du style camp du vampire le plus célèbre du cinéma !

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© Instagram Drag Race France / Films sans Frontières

JACQUES DEMY ET SES DEMOISELLES

Lorsqu’on pense à un cinéaste résolument queer et camp, l’outrancier John Waters, surnommé « King of Camp (Roi du Camp) » ou « Prince of Puke (Prince du Vomi) », nous vient tout de suite en tête. Son amitié avec la drag queen Divine, qui a tourné dans nombre de ses films, en fait le représentant parfait du genre aux États-Unis.

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En France, dans un esprit moins second degré, on ne peut oublier le fantastique Jacques Demy et ses personnages féminins flamboyants, qui ont chanté et enchanté le cinéma des années 1960 et 1970.

Dans son makeover2, qu’elle n’aura pas eu le temps de montrer avant son élimination – mais qu’elle a généreusement partagé sur Instagram –, Kam Hugh recréait le duo de sœurs iconiques du film Les Demoiselles de Rochefort (1967), avec sa maman. Un hommage touchant à cette comédie musicale emmenée par les compositions de Michel Legrand, si bien qu’elles sont désormais indissociables de l’esthétique ou de l’histoire du film.

Enfin, comme un retour magique lors de la finale de la saison 2, Paloma, première gagnante, délaissait la petite robe noire et la voix rauque de Fanny Ardant pour prendre de la hauteur.

En apparaissant dans une robe violette inspirée de celle de Delphine Seyrig dans le conte Peau d’Âne (1970), elle rendait un hommage appuyé à la Fée des Lilas, personnage central du récit mis en scène par Demy. Une marraine aussi parfaite qu’enchanteresse pour une passation de pouvoir dans la bienveillance et le partage. Qui a dit que les drags queens étaient toutes des (gentilles) garces ?

Drag Race France All Stars, tous les jeudis à partir du 10 jullet, à 19h sur France.tv.

Mention spéciale à Lula Strega pour sa tenue bobine.

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  1. 1 / L’épreuve du Snatch Game est une parodie du jeu télévisé américain Match Game, dans laquelle les candidates doivent incarner une célébrité et toujours (ou presque) répondre à côté de la plaque. ↩︎
  2. 2 / L’épreuve du makeover consiste pour les candidates à maquiller et habiller un proche ou une personne lambda de façon à ce que celui-ci lui ressemble et devienne une sorte de sœur drag. ↩︎