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Une table ronde passionnante entre Martin Scorsese, Greta Gerwig, Todd Phillips et Noah Baumbach

  • Léa André Sarreau
  • 2020-01-09

Une heure de conversation en forme de leçon de cinéma, comme si vous étiez au café en leur compagnie.

Un peu de politique-fiction cinéphile. Imaginez pouvoir dîner avec quatre cinéastes de votre choix. Réfléchissez bien à toutes les combinaisons possibles – voici par exemple une de nos combinaisons idéales : Andrea Arnold, Céline Sciamma , John Waters et Gregg Araki en leader de la soirée, histoire de pimenter l’apéro. Peu de chance que cette petite réunion se passe, soyons francs, alors à la place, on a déniché une table-ronde de Martin Scorsese, Greta Gerwig, Todd Philipps, Noah Baumbach, Fernando Meirelles (le film La Cité de Dieu, la série The Two Popes), et Lulu Wang (The Farewell).

En pleine saison des prix, alors que les Golden Globes viennent de rendre leur verdict et que la cérémonie des Oscars approche, The Hollywood Reporter a organisé leur rencontre, histoire de discuter entre amis sur les grands enjeux qui traversent l’industrie du cinéma. Au programme : l’incontournable dilemme sur ce qu’on garde ou non au montage, la toute-puissance de Netflix et ce que son mode de production a changé de notre rapport au cinéma, et (évidemment), les déclarations de notre cher Marty selon lesquelles les Marvel « ne sont pas du cinéma ».

Pour les plus flemmards, petit check-up des infos à retenir. Premier point : beaucoup de répliques des films de Noah Baumbach sont en réalité de Greta Gerwig, réalisatrice, actrice et aussi compagne du réalisateur (« Ce sont des choses qu’elle a dites dans la vie, mais aussi qu’elle a écrites »). Plus qu’à deviner lesquelles en regardant Marriage Story, le dernier film de Baumbach dispo sur Netflix, qui parle du divorce d’un couple. Secundo : Martin Scorsese considère son art de metteur en scène comme un acte de foi. À la question de Lulu Wang « Dans un certain sens, percevez-vous la réalisation de films comme une pratique spirituelle? », le réalisateur est formel: « Si vous travaillez avec cette idée, et que vous avez un don, alors votre travail est comme une prière. Aller au travail, c’est comme faire une prière ». Toujours plus de sagesse en Marty.

Troisièmement : Greta Gerwig est revenue sur la fin de Little Women, pour expliquer comment Louisa May Alcott, l’auteure du roman, a du se plier aux contraintes patriarcales de son époque pour en écrire une fin plus conforme aux moeurs de son époque: « Louisa May Alcott a déclaré : « J’ai fait en sorte que mon héroïne se marie et ait des enfants parce que c’est ça qui vend. » Mais j’ai des lettres dans lesquelles elle dit : « Je ne veux pas marier mon héroïne à qui que ce soit. » Elle a pris une décision économique calculée. » Quatrièmement, que l’on soit convaincu ou non par le très décrié Joker de Todd Philipps, ce dernier en parle avec beaucoup d’habileté : « Faire ce film était assez éprouvant, aussi fou que cela puisse paraître maintenant. Les gens le prennent pour cible, commencent à expliquer qu’il est dangereux. Alors qu’en fait, nous avons fait un film sur les traumatismes de l’enfance et la perte de compassion. Tout le monde veut toujours parler de l’étincelle et non de la poudre ». C’est dit. Pour les plus curieux, la vidéo regorge de réflexions sur le cinéma et l’art, par exemple autour de la notion d’engagement. Tout une discussion menée d’une main de fer par nos cinéastes.

Image: Capture d’écran Youtube

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