
« Le Répondeur fait partie des rares films que je serais allé voir à sa sortie en salles, même si j’avais raté le casting », nous confie-t-il. Il incarne Baptiste, un apprenti imitateur engagé par un célèbre écrivain (Denis Podalydès) pour répondre à ses appels à sa place. Un rôle qui lui ressemble beaucoup, lui que l’on sent aussi espiègle, généreux et naturel.
Salif Cissé découvre le théâtre au lycée Jacques-Brel à La Courneuve, puis se perfectionne au Conservatoire national d’art dramatique. Longtemps, il imaginait une frontière entre théâtre et cinéma, jusqu’à ce que Guillaume Brac le repère pour le doux film de vacances À l’abordage (2021). Les portes d’un monde s’ouvrent alors pour ce transfuge de classe, jusqu’à le guider devant la caméra d’Arnaud Desplechin : il campe son alter ego, Paul Dédalus, à 30 ans, dans Spectateurs ! (2025). Conscient de dévier des rôles trop souvent assignés aux acteurs noirs, Salif Cissé analyse : « Mes comparses blancs ne se posent pas de questions, et plus je m’en pose, plus je creuse l’écart entre eux et moi. »
Ces réflexions, il les aborde dans son malicieux court métrage Alliés (2023). « Il faut que je réalise mon premier long métrage. Je m’étais fixé 35 ans, j’en ai 32, je suis sous pression », plaisante-t-il avant de filer prendre son train direction Strasbourg pour la pièce Je suis venu te chercher de Claire Lasne Darcueil. On a hâte de le voir à Cannes dans Météors d’Hubert Charuel (en sélection Un certain regard) – il y croisera peut-être Dominik Moll (en Compétition avec Dossier 137), chez qui il rêve de tourner.
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