Dans Bruno Reidal…, Vincent Le Port sortait de l’ombre, en portant à l’écran les Mémoires d’un jeune meurtrier (interprété avec intensité par Dimitri Doré), paysan du Cantal, au début du XXe siècle. Avec une distance et une froideur implacables, il auscultait les ressorts de son crime. Pour son prochain film, qu’Arte coproduira et qui sera distribué par les Films du Losange, le cinéaste imagine une fiction à partir d’un autre fait divers.
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Il adapte Un crime de braves gens de Georges Marbek, paru en 2012. Dans ce livre historique, l’auteur remonte à l’été 1870, aux derniers jours du Second Empire, pour raconter comment une « foule de paysans frappe et torture pendant plusieurs heures un homme avant de le brûler vif », indique le communiqué d’Arte. « Les principaux coupables étaient des gens sans histoire. C’est leur histoire que Vincent Le Port veut raconter, dans un récit scindé en deux, passant d’une chronique de la vie paysanne à la tragédie d’un procès. »
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Ce deuxième long de Vincent Le Port annonce une enquête anthropologique profonde, déjà au cœur de Bruno Reidal. On s’attend comme dans ce précédent film à une recherche poussée sur l’origine du mal, sa banalité, au sein de territoires agricoles délaissés et toujours trop peu représentés.
Ce que semble confirmer Vincent Le Port, qui a livré quelques indices sur le film, toujours dans le communiqué d’Arte : « Dans le drame d’Hautefaye, la colère populaire légitime se teinte de sadisme et d’arbitraire, la lâcheté n’est qu’une forme compréhensible de la peur, la raison d’État se montre aussi cruelle et barbare que la folie d’un jour. »
Au casting, on retrouvera les géniaux Arieh Worthalter (Le Procès Goldman, 2023) et Antoine Reinartz (Anatomie d’une chute, 2023). Tout est décidément réuni pour un grand film.