« Mourir peut attendre » : les adieux tourmentés de Daniel Craig à James Bond

Plusieurs fois reporté, le dernier James Bond de l’ère Daniel Craig se dévoile enfin et multiplie les intrigues. Un volet à la fois spectaculaire et généreux.


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Au départ prévu pour une sortie début 2020, Mourir peut attendre a maintes fois été reporté en raison de l’épidémie de Covid au point que son titre est quasiment devenu le symbole de la situation des blockbusters soumis à une attente infinie.

Mais le film arrive enfin dans les salles françaises le 6 octobre et la double séquence d’ouverture, où la réalisation de Cary Joji Fukunaga s’empare avec brio de la saga, indique que cela valait la peine d’attendre. Ces longues et spectaculaires minutes pré-générique surprennent par leur ampleur narrative et confirment que Mourir peut attendre prend directement la suite de l’intrigue du précédent volet, Spectre, et a pour objectif de conclure la saga des cinq films avec Daniel Craig, vue comme un tout unifié aux nombreuses ramifications.

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On retrouve donc un James Bond désormais retiré des services secrets et coulant des jours heureux en Jamaïque, et une Madeleine Swann (Léa Seydoux), dernière amante en date de James, qui va dévoiler d’anciens secrets liés à l’organisation SPECTRE. Apparaissent aussi de nouveaux protagonistes qui vont pousser Bond à refaire surface lorsque le kidnapping d’un scientifique révèle que de redoutables armes technologiques circulent entre de mauvaises mains.

Développant comme dans Casino Royale le thème de la vulnérabilité sentimentale de James Bond, Mourir peut attendre souligne clairement que l’espion britannique n’entretient plus le même rapport avec les femmes qu’auparavant. La scénariste Phoebe Waller-Bridge (créatrice des excellentes séries Fleabag et Killing Eve) a ainsi travaillé sur ce scénario qui efface toute trace de sexisme et qui introduit des personnages féminins marquants (comme l’agente Nomi, jouée par Lashana Lynch) ainsi qu’un humour corrosif (notamment lors d’une séquence d’action cartoonesque avec Ana de Armas, qui apparaît malheureusement trop peu dans le film).

La tonalité de Mourir peut attendre navigue ainsi entre une forme de décontraction et une gravité digne d’une tragédie antique où de lourds traumatismes d’enfance cohabitent avec des blessures intimes dévastatrices.

Ce mélange des tons est soutenu par une mise en scène palpitante qui opte dans la dernière ligne droite pour une mélancolie assumée. Et ce film de 2h43 (le plus long de l’histoire de la saga) de nous rappeler fièrement que Daniel Craig aura incarné pendant 15 ans un James Bond touchant et à fleur de peau. Il ne sera pas mission aisée de lui succéder.

Mourir peut attendre de Cary Joji Fukunaga, sortie le 6 octobre 2021

Image : Copyright Universal Pictures International France