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Pour « The French Dispatch », Wes Anderson a demandé à ses acteurs d’étudier Godard, Truffaut et Clouzot

  • Léa André-Sarreau
  • 2020-03-24

Les 400 coups, Les Diaboliques, Le Plaisir: le casting de la dernière comédie de Wes Anderson a potassé tous ces classiques avant de débuter le tournage.

En découvrant le premier trailer rétro et acidulé de The French Dispatch, la nouvelle comédie chorale de Wes Anderson, on s’est dit que son tournage avait du être une sacrée cour de récréation. Bill Murray en rédacteur en chef d’un journal à la tête d’une équipe de reporters (dont Elisabeth Moss, Tilda Swinton, Frances McDormand) chargés de prendre le pouls quotidien de la politique internationale et autres faits divers plus ou moins glauques; des décors pittoresques à la Jacques Demy dans les rues pavées d’Angoulême; une BO pop et des répliques vivaces : on aurait tout donné pour s’infiltrer l’air de rien dans un coin du plateau histoire d’observer cette joyeuse famille complétée, on le rappelle, par Lyna Khoudri, Mathieu Amalric, Léa Seydoux, Fisher Stevens et Griffin Dunne, mais aussi Benicio Del Toro et Timothée Chalamet.

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Mais apparemment, l’ambiance y était bien plus scolaire que prévue. Pas de place pour les cancres du dernier rang chez Wes Anderson : ses acteurs doivent faire preuve d’une cinéphilie aussi impeccable que leur coupe de cheveux vintage. Dans un article d’IndieWire, on apprend que le réalisateur a recommandé une liste de films à voir à ses comédiens. Qui a vendu la mèche? Le directeur de la photographie de longue date de notre cher Wes, Robert Yeoman, qui a confié que ce dernier avait partagé sa « vaste bibliothèque de DVD, livres et articles de magazines » afin de préparer son équipe au tournage.

Pas étonnant que la sélection soit 100% french touch, puisque le film est une « lettre d’amour aux journalistes » et « se déroule « dans les bureaux de correspondants d’un journal américain situés au cœur d’une ville française imaginaire du 20ème siècle ». Par contre, sa tonalité grave et mélancolique surprend un peu plus. Jusqu’où le personnage de Nana, vendeuse à la fois désabusée et idéaliste aspirant à devenir actrice avant de tomber dans la prostitution dans Vivre sa vie de Jean-Luc Godard a inspiré Wes Anderson, qui semble d’ailleurs en avoir emprunté l’image noir et blanc et les regards caméras profonds?

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On s’attend aussi – peut-être à tort – à trouver des digressions de film de noir, des sous-intrigues machiavéliques et des cadavres dans le placard, puisque Les Diaboliques et Quai des Orfèvres d’Henri Georges Clouzot figurent dans les recommandations du réalisateur. Mais aussi à des séparations amoureuses, des idylles contrariées et déçues, des parades de séduction faussement légères – car Le Plaisir de Max Ophüls plane comme une ombre sur The French Dispatch. Enfin, quelque chose nous dit que le film risque aussi de parler de la liberté de la jeunesse, de la rébellion contre l’autoritarisme, puisque Les 400 coups de François Truffaut figure dans ce top.

 

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