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Le film du soir : mk2 Curiosity présente « Sept jours ailleurs » de Marin Karmitz

  • Timé Zoppé
  • 2020-04-09

Ce soir, mk2 Curiosity vous propose en accès gratuit le premier long métrage réalisé par Marin Karmitz en 1967. C’est Jacques Higelin, en musicien écrasé par le poids des conventions, qui porte cet essai libre, beau témoin de son époque – celle de la contestation populaire de Mai 68 et de la Nouvelle Vague.

Mise à jour le 23 /04/ 2020. Ce film n’est désormais plus accessible. Découvrez les films offerts sur mk2 Curiosity en cliquant ici

Marin Karmitz, fondateur des cinémas mk2 (la société qui édite TROISCOULEURS), producteur mais également réalisateur à ses débuts, a été honoré au 71e Festival de Cannes en 2018 pour l’ensemble de son œuvre, son engagement et son inlassable défense du cinéma d’auteur. Son premier film, Sept jours ailleurs, dans lequel on découvre un jeune Jacques Higelin, a bien failli recevoir le Prix du Jury à la Mostra de Venise. On est en 1968, et en ces temps de contestation, les réalisateurs italiens appellent au boycott du festival. Solidaire et engagé, Marin Karmitz décide de retirer son film de la compétition.

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Produit entres autres par Claude Lelouch, Danièle Delorme et Yves Robert, Sept jours ailleurs suit Jacques, un jeune pianiste-compositeur (joué par Jacques Higelin) menant une vie de famille conventionnelle qui l’ennuie au plus haut point – et qui ennuie surtout son épouse (Michèle Moretti), obligée de subir en silence son diktat domestique. Alors qu’ils ne parviennent plus à communiquer, le musicien part en tournée avec une troupe de ballet durant une semaine. Il y fait la rencontre d’une jeune danseuse (Catherine Martin) avec laquelle il a une courte liaison, ce qui lui permet de prendre du recul sur son existence et sur sa place dans sa famille…Après avoir réalisé plusieurs fictions courtes, Marin Karmitz signe ici son premier long métrage, tourné en 1967, prémonitoire des événements de Mai 68. Son héros peine à formuler clairement que sa vie rangée ne lui convient pas, terrassé, semble-t-il, par la perspective de devoir en changer tous les aspects. Le cinéaste s’adresse ainsi habilement – c’est-à-dire sans non plus vraiment les charger, en les regardant avec beaucoup de tendresse -, aux « Monsieur-tout-le-monde » de l’époque, malheureux à cause des codes qui leur ont été institués mais incapables de les dynamiter. Par confort ? Par manque de courage ? Les conclusions à en tirer sont laissées en suspens… sûrement pour pousser les spectateurs à leur propre examen de conscience.

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Se coulant dans la Nouvelle Vague, Marin Karmitz affirme aussi, avec ce premier long tout en errances (après des courts en collaboration avec Marguerite Duras ou encore Samuel Beckett), son goût pour les expérimentations formelles, notamment sur le son : les dialogues des héros sont souvent rendus inaudibles au profit des bruits environnants, manière de défocaliser le point de vue (les propos des personnages principaux sont-ils plus importants que ceux des autres ? quand les héros dialoguent, s’écoutent-ils vraiment, ou sont-ils dans leurs bulles ?) Il enchaînera par deux films de plus en plus engagés, Camarades (1969) et le brillant Coup pour coup (1972), avant de troquer sa carrière de réalisateur contre une foultitude d’autres métiers du cinéma.

 

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