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Vu à la Berlinale 2024 : « Love Lies Bleeding », génial thriller sous stéroïdes avec Kristen Stewart  

  • Timé Zoppé
  • 2024-02-19

Après son premier film « Saint Maud », petit phénomène du film d’horreur sorti en 2019, la Britannique Rose Glass met les bouchées triples avec ce délirant film noir lesbien et gore qui plonge Kristen Stewart dans la peau d’une redneck crazy in love d’une bodybuildeuse hyper sexy (la révélation Katy O’Brian).

Kristen Stewart a bien changé. A la voir déboucher à la main les toilettes d’une salle de sport dans la première séquence du film, avec sa coupe mulet et sa dégaine de butch, on ne peut même plus faire le rapport avec la Bella de Twilight.

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Situé dans les années 1980, avec son esthétique de néon à la Nicolas Winding Refn et sa B.O. vénéneuse signée Clint Mansell, Love Lies Bleeding raconte une histoire d’amour, de cavale en rond dans un bled américain paumé, d’échappée fantasmagorique d’un patriarcat étouffant, mais c’est avant tout une histoire de corps et de fluides – autant qu’un véritable festival capillaire. Employée déprimée d’une salle de gym miteuse, sœur d’une mère de famille (Jena Malone) battue par son mari (Dave Franco), fille rebelle d’un mafieux local terrorisant (Ed Harris), Lou (K-Stew) entrevoit enfin une échappatoire à son calvaire quand sa route croise celle de Jackie (Katy O’Brian), sublime bodybuildeuse d’Oklahoma qui tente de rejoindre Las Vegas pour gagner un concours de gonflette.

Coup de foudre immédiat, Jackie s’installe chez Lou le lendemain de leur première fois – clin d’œil à une blague fameuse dans la communauté lesbienne selon laquelle les femmes emménagent ensemble dès le deuxième rendez-vous. Emaillé de références dans cette veine autant qu’à l’histoire du cinéma de genre (du mainstream No Country for Old Men des frères Coen au cinéma bis, comme L’Attaque de la femme de 50 pieds de Nathan Jura), Love Lies Bleeding parvient à maintenir un équilibre miraculeux, jonglant entre les codes pour happer dans sa spirale d’érotisme (les scènes de sexe sont particulièrement réussies), de vengeance outrancière très body horror (pleine de vomi, de muscles prêts à éclater et de viscères) et de libération (pas tendre avec toutes les femmes). Le tout saupoudré d’un humour à la fois subtil et féroce dans lequel Kristen Stewart excelle, passant un nouveau cap dans la profondeur de son jeu.

Une sorte de Thelma et Louise sous stéroïde et testo, qui reboot le film noir et le cinéma queer américain, laissant des images qui vont devenir à coup sûr iconiques. Et engendrer, on l’espère, plein de petits, maintenant que Rose Glass a entériné ce que les sœurs Wachowski avaient prouvé il y a presque 30 ans avec Bound : qu’un thriller centré sur une romance lesbienne pouvait être captivant.

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