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Court-métrage : « Plongeons » d’Axel Danielson et Maximilien Van Aertryck
- Léa André-Sarreau
- 2020-10-14
Dans ce court documentaire ludique, des nageurs plus ou moins courageux tentent de dépasser leur peur du vide du haut d’un plongeon.
Plonger n’a rien d’anecdotique. Ce saut aquatique est souvent l’occasion de mesurer la distance qui nous sépare des autres, de prendre conscience du gouffre monumental qu’une peur peut générer. La preuve avec ce court-métrage documentaire au dispositif aussi minimaliste qu’efficace, dans lequel des nageurs, seuls ou à deux, grimpent en haut d’un plongeoir de dix mètres. Certains prennent leur élan, d’autres observent le fond de la piscine (souvent laissée hors-champ, comme un abîme impossible à regarder). Pour d’autres, c’est un moment de dilemme intense, où se joue l’humiliation du renoncement.
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Partant de ce simple postulat, les réalisateurs Axel Danielson et Maximilien Van Aertryck livrent une série de saynètes moins anecdotiques qu’il n’y paraît, sortes de morceaux de vie qui questionnent la possibilité de vaincre sa peur. Majoritairement filmé en split-screen, pour dire la solitude face à laquelle les protagonistes sont confrontés, le film nous fait peu à peu découvrir la piscine sous de nouveaux angles.
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Cette unité de lieu et de temps permet de déployer tout un tas d’effets de style lyriques – des ralentis sur les corps tombants, une lumière digne d’une scène de théâtre, les fonds de l’eau rendus surnaturels par ses couleurs bleutées – qui contrastent avec la dimension prosaïque de ce bassin quelconque. Le peintre David Hockney, grand amoureux des piscines et de ses surfaces changeantes, aurait sans doute adoré cette chronique picturale explorant la vulnérabilité des individus.
Pour voir le film, suivez ce lien.