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Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof condamné à huit années d’emprisonnement

  • Justine Carbon
  • 2024-05-13

Traqué depuis plusieurs années par la censure iranienne, le cinéaste a été condamné à huit années d’emprisonnement, dont cinq applicables, par un tribunal iranien.

En compétition officielle du Festival de Cannes pour son film Les Graines du figuier sauvage (The Seed of the Sacred Fig), Mohammad Rasoulof a été condamné le 8 mai dernier à huit ans d'emprisonnement, dont cinq années applicables. 

Le motif invoqué par les autorités iraniennes est la « collusion contre la sécurité nationale ». C'est l’avocat de Mohammad Rasoulof, Me Babak Paknia, qui a annoncé cette décision dramatique sur X. Il a également précisé que ses peines d’emprisonnement étaient accompagnées d’une amende, de la confiscation de ses biens et de coups de fouet. 

En 2023, déjà, les pressions de la République islamique d’Iran avaient empêché le cinéaste de rejoindre le jury de la section Un certain Regard. 

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UNE FILMOGRAPHIE ENGAGÉE

Avec Un homme intègre, le cinéaste critiquait déjà l'opacité du régime iranien. On y suivait Reza et sa femme, Hadis, tentant désespérément de préserver leur élevage familial face à une entreprise privée. Le film mettait en scène les différents moyens de pression subis par la famille, et montrait comment la police se ralliait à la cause de la compagnie.

Dans Au revoir, il suivait une jeune avocate iranienne à qui l'on retirait sa licence d’exercer. Sorti en 2021, Le Diable n’existe pas était clandestinement réalisé par Mohammad Rasoulof. Le film, divisé en quatre courts métrages, portrait sur les cas de conscience de quatre personnages soumis à des choix cornéliens.  

Habitué des festivals, Mohammad Rasoulof n'a cessé d'y présenter des oeuvres puissantes sur les travers de son pays. Ses films jouissent par ailleurs d'un palmarès remarquable : Le Diable n'existe pas, Ours d’or à Berlin en 2020 ; Un homme intègre, prix Un certain regard en 2017 ; Au revoir, prix de la mise en scène en 2011, également en section Un certain regard.

La situation de Mohammad Asoulof résonne avec celles d'artistes iraniens également confrontés à la répression. Réalisateurs de My Favourite Cake, Maryam Moghaddam et Behtash Sanaeeha, en lice pour l’Ours d’or cette année, s'étaient eux aussi retrouvés dans l'incapacité de prendre part à la Berlinale, du fait des autorités iraniennes. Le régime estimait que leur film ne montrait pas la réalité de la société iranienne.

« Nous dédions, librement et fièrement, la première de ce film aux femmes libres et courageuses de notre pays, qui ont toujours été en tête des combats sociaux et du changement, et qui tentent d’abattre le mur de fausses croyances obsolètes et fossilisées, et qui se sacrifient pour la liberté », ont-ils exprimé dans un message lu par leur actrice principale, Lily Farhadpour, à l'intention des organisateurs de la Berlinale.

La Graine de la figue sacrée © Festival de Cannes

Le Festival de Cannes se tiendra cette année du 14 au 25 mai 2024. Tous nos articles sur l’événement sont à suivre ici.

Image : © Pediakar

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