
Décrivez-vous en trois personnages de fiction.
C’est toujours compliqué de donner des qualificatifs chouettes sur soi-même. Je dirais quelqu’un qui fonce et qui réfléchit après… Bip Bip dans Bip Bip et Coyote. Et puis quelqu’un qui est fidèle… Lassie dans Lassie, chien fidèle. Et… ouais, bon allez, je garde deux animaux, c’est bien.
L’acteur ou l’actrice sur qui vous fantasmiez à 13 ans ?
Je me souviens de L’Homme qui tombe à pic [une série américaine des années 1980 dans laquelle un cascadeur d’Hollywood, incarné par Lee Majors, devenait chasseur de primes la nuit tombée, ndlr]. J’avais un poster. Ça devait être entre L’Homme qui tombe à pic, Christopher Reeve dans Superman et David Hasselhoff dans K2000…
Des figures un peu viriles ?
Oui. Mais il devait aussi y avoir un peu tous les personnages de La Petite Maison dans la prairie. Et j’aimais beaucoup Alyssa Milano dans Madame est servie aussi.
Le ou la cinéaste, mort(e) ou vivant(e), avec qui vous voudriez passez une soirée jusqu’à trois heures du matin ?
Kubrick. Je sais qu’il n’était pas facile mais son cinéma est à la fois choquant et jamais maniéré. Ce sont des œuvres simplement puissantes. C’est ça qui fait qu’il a une place très à part. Je lui poserais des questions sur tout : Eyes Wide Shut, 2001, l’Odyssée de l’espace…
Trois comédies pas assez connues à votre goût ?
Il y en a une, c’est une petite madeleine. Celle avec Jacqueline Maillan qui, sous le regard de Marie-Anne Chazel, chante Johnny Johnny de Jeanne Mas. On est dans les années 1980, et je crois que c’est dans La Vie dissolue de Gérard Floque avec Roland Giraud. Une autre : Le Mariage du siècle. J’étais tout petit, c’est un des tout premiers films que j’ai vus au cinéma [le film est sorti en 1985 et Jérôme Commandeur est né en 1976, ndlr]. Et puis, la série de films des Coccinelle – la voiture un peu humaine qui tombait amoureuse, ouvrait son capot, fumait… Quand on regarde ça aujourd’hui, on se dit que c’est la préhistoire. Mais à l’époque, c’était aussi moderne que ChatGPT !
Trois films qui ont mal vieilli mais pour lesquels vous ressentez une certaine tendresse ?
Je ne dirais pas qu’ils ont mal vieilli, ce sont juste des films de leur époque. Les Sous-doués, par exemple. Je regarde ça avec une tendresse infinie : le gars trop grand à qui on met une barre en bois pour qu’il se la prenne dans le front, la machine à claques… C’est absurde, mais j’adore.
Dans votre film, comment avez-vous joué sur ça : être piquant sans être cruel ?
C’est une des contraintes les plus fortes qu’on ait. Il n’y a pas de recette, mais une aide très simple : rire avec. Le rire, c’est un courant d’air, ça passe devant toi, derrière toi, ça repart. Ce n’est pas dirigé contre quelqu’un. Et il ne faut pas être trop dans l’actu non plus : une vanne qui marche trois mois devient vite datée. Je dis toujours : il faut que la personne concernée puisse rire aussi. Si elle se marre, c’est gagné. Si elle dit : « tu m’as un peu chargé la mule », c’est qu’il faut ajuster. C’est le baromètre du sketch.
Trois scènes de films que vous auriez aimé vivre ?
Pas forcément vivre, mais juste être dans la pièce quand elles ont été tournées : celle de la liqueur dans Les Bronzés [alors que toute la bande d’amis se retrouve dans un gîte perdu au beau milieu de la montagne, les hôtes insistent pour qu’ils goûtent à leur spécialité : une liqueur d’échalote relevée au jus d’ail, dans laquelle macère un cadavre de crapaud, ndlr]. J’aurais adoré être juste être à côté de la caméra. Hippolyte Girardot qui claque des doigts et la Tour Eiffel s’éteint dans Un monde sans pitié. Et Catherine Frot dans Un air de famille, quand elle saisit le collier en disant : « Il est joli, le collier de chien ! » Avant de comprendre qu’il est pour elle. Elle ne sait plus si elle doit pleurer ou être heureuse. Ce sont des monuments de comédie.
Trois looks de cinéma qui vous ont marqué ?
Delon dans Le Samouraï. Quand il est décédé, les chaînes ont rediffusé ses films. Il avait 35 ans, tout était déjà là : la position du chapeau, l’imperméable… Bluffant. Isabelle Adjani dans Camille Claudel. Quand elle est prise par la sculpture, c’est enivrant. C’est un tourbillon, irréel. Elle m’a complètement bluffé. Et Elie Kakou dans La vérité si je mens. Ses débuts au cinéma. À chaque fois que je le revois, j’ai une émotion. Je me dis : qu’est-ce qu’il aurait fait ensuite ?

Le film que vous avez regardé trois fois ou plus ?
Les Visiteurs. C’est un ovni de comédie. Il me tue encore de rire aujourd’hui.
Comptez jusqu’à trois et dites-moi votre réplique de film préférée.
Un, deux, trois. Anémone qui dit à Marie-Anne Chazel dans Le Père Noël est une ordure, après qu’elle a mis un coup de fer à repasser à Gérard Jugnot : « Vous êtes folle ! Vous auriez pu lui faire mal ! » Je trouve ça irrésistible.
● ● À LIRE AUSSI ● ● Laurent Lafitte : « Le drag, c’est essentiel quand c’est subversif. »