Miki : « Paul Thomas Anderson est le plus grand génie de sa génération »

Révélation de la nouvelle scène pop, la truculente et passionnée Miki sort son premier album « Industry Plant », le 3 octobre. Une compilation comme un journal intime truffé de références au cinéma et à la pop culture, de « Roger Rabbit » à « Desperate Housewives ». De quoi nous donner envie de lui soumettre notre questionnaire cinéphile.


Miki
© D.R.

3 personnages de fiction pour te décrire ?

Kim Keller de Bételgeuse (1999) [bd de l’auteur brésilien Leo, ndlr], parce que je la trouve trop forte. C’est un peu qui j’aimerais être : une héroïne malgré elle, qui garde toujours son sang-froid et qui veut toujours prendre des décisions rationnelles. Autrement, je dirais Nausicaä [de Nausicaä de la Vallée du Vent de Hayao Miyazaki, 1984, ndlr], parce que c’est aussi une femme courageuse qui ne se laisse pas abattre. Et sinon le personnage joué par Andrew Garfield dans Under The Silver Lake (2018) de David Robert Mitchell. C’est un mec un peu paumé, il essaie de trouver un sens à sa vie, aux signes qu’il y a autour de lui. Ça l’emmène dans des aventures et des situations complètement absurdes. J’aime beaucoup son autodérision, cette foi qu’il a en une certaine force, comme un instinct.

3 musiques pour la B.O de ta vie ?

La petite fille de la mer de Vangelis (1979), parce qu’elle est tellement mélancolique. C’est la musique de mes moments de solitude avec laquelle je me sens très confortable et qui me fait rêver. Don’t Let It Bother You de Fats Waller (1934). C’est mon côté très gourmand, très « grand-père ». Dans la vie, je suis attirée par les personnes drôles et réconfortantes, comme des grands-pères. Je crois que le jazz me procure le même sentiment. Et je dirais aussi Rydeen de Yellow Magic Orchestra (1979), qui est une vraie chanson de rangers ou de Pokémon, hyper sport. C’est pour mon côté animé, du genre : « Ok, let’s do it, on a une mission ! ».

3 cinéastes qui t’inspirent ?

En premier, Paul Thomas Anderson. Pour moi, c’est le plus grand génie de sa génération. Il a une sensibilité visuelle incroyable. Il est tellement polyvalent que j’ai du mal à aimer un de ses films plutôt qu’un autre. Il est fort dans tout ce qu’il fait et avec une telle poésie ! Pour moi un film ne réside pas tant dans le message ou l’histoire racontée mais plutôt dans l’atmosphère dans laquelle il nous plonge. Tim Burton et David Lynch savent également très bien faire ça.

Ensuite, je dirais Lee Chang-Dong, qui a fait Peppermint Candy (1999) et Burning (2018). Il reflète bien le cinéma sud-coréen, assez violent, comme le montrent les films de Bong Joon-ho ou Park Chan-wook. Ce qui me touche chez lui c’est cette violence magnifiée, mais qui n’est jamais une violence dramatisée. Il ne sort pas les violons mais te donne la place de t’approprier le film, de créer ton espace négatif comme dans ces tableaux japonais, où c’est à toi de remplir le vide. J’aime aussi le côté très pervers et malsain de ses films. En troisième, je dirais Satoshi Kon pour les mêmes raisons, ce côté noir hyper créatif. Et aussi pour ses héroïnes comme Paprika.

Le Patient anglais
Ralph Fiennes dans « Le Patient anglais » d’Anthony Minghella © Paramount +

3 personnages qui te font chavirer ?

Le personnage que joue Ralph Fiennes dans Le Patient anglais (1996) [d’Anthony Minghella, ndlr]. Mais il me fait tout autant chavirer en Voldemort dans Harry Potter (2001–2011) [elle rit, ndlr]. C’est horrible, mais je le trouve vraiment trop beau ! Le prince dans Le Château ambulant (2004) de Miyazaki. Mais mon préféré reste Harrison Ford dans Indiana Jones (1981–2023). Il a tellement de charisme. Il a ce truc de héros à côté de la plaque qui ne veut pas être la star du show. Et, en même temps, il ne se laisse pas marcher sur les pieds. Il a mauvais caractère mais il reste assez attachant quand même.

0bd56f56 6409 42c5 aac0 378ee37d5fd2 chateauambulantcouple2800229
Miki : "Paul Thomas Anderson est le plus grand génie de sa génération" 4

3 films dans lesquels tu aimerais vivre ?

Dans L’Imaginarium du Docteur Parnassus (2009) [de Terry Gilliam, ndlr], il y a ce moment où des échelles géantes surgissent de sortes de petites collines vertes. J’aimerais bien vivre aussi dans une scène vers la fin du Château Ambulant (2004), où ils arrivent par une des portes sur un endroit avec des collines et des petites fleurs. Je me verrais bien vivre aussi dans les décors de Fantastic Mr. Fox (2009) de Wes Anderson.

3 références ciné/télé/BD à retrouver dans ton album ?

Dans Hana One je parle de Woody, le cowboy de Toy Story (1995) et Kim Keller, le personnage des bande-dessinées Antares (2007) et Bételgeuse (1999). Il y a Roger Rabbit dans le titre du même nom [Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988), ndlr]. Il y a Wisteria Lane, le quartier dans la série Desperate Housewives.

3 bonnes raisons d’écouter Industry Plant ?

Premièrement, n’importe qui peut trouver son bonheur dans cet album. J’ai essayé de concevoir chaque morceau pour qu’il ait son identité. Certains sont très pop, d’autres très mélancoliques ou bizarres. Deuxièmement, parce qu’il y a des putains de refrains ! Et, troisièmement, je pense qu’il fait réfléchir et que ça peut être un bon allié, une petite sœur ou un petit frère qui sera toujours de ton côté. Il ne pourra jamais te faire de mal.

: « INDUSTRY PLANT » SORTIE LE 3 OCTOBRE

: CONCERTS ET TOURNÉE À L’OLYMPIA (LE 10 OCTOBRE, COMPLET) ET À L’ÉLYSÉE MONTMARTRE LES 18, 19 ET 20 MARS 2026