NOUVELLE STAR · Théodore Pellerin : « Pour moi, être acteur, c’est davantage être lecteur que cinéphile »

Vu chez Xavier Dolan, Ari Aster ou encore dans la peau de Jacques de Bascher dans la série « Becoming Karl Lagerfeld », le comédien québécois rayonne d’une douceur lumineuse dans « Nino » de Pauline Loquès, où il incarne un jeune homme abasourdi d’apprendre qu’il est atteint d’un cancer.


Théodore Pellerin © Aurélie Lamachère
Théodore Pellerin © Aurélie Lamachère

Cela fait déjà un moment que l’on croise Théodore Pellerin, 28 ans, sur les écrans. Il était la version jeune du personnage de Vincent Cassel dans Juste la fin du monde (2016) de Xavier Dolan, le fils de Beau dans Beau Is Afraid (2023) d’Ari Aster, ou encore une drag queen sous emprise dans Solo (2023) de Sophie Dupuis. Avec Nino, il signe sa deuxième incursion dans le cinéma français, après La Dérive des continents (au sud) (2022) de Lionel Baier.

« À la lecture du scénario de Nino, j’ai senti que cette histoire était vitale pour la personne qui l’écrivait. Pauline a perdu quelqu’un, et je crois que, pour se sauver elle-même, elle avait besoin de sauver un personnage », confie l’acteur, qui dégage la même tempérance et la même pudeur que son personnage. Si le film aborde un sujet grave, Théodore Pellerin refuse tout pathos, toute facilité émotionnelle : « Après l’annonce de sa maladie, il fait face à sa mortalité, et ça le ramène à l’essentiel. » On suit alors Nino dans son désarroi, sa fébrilité, son errance, mais aussi dans une ouverture nouvelle au monde. « Un des livres qui m’a aidé à comprendre l’étrangeté de ce qu’il traverse, c’est La Nausée de Sartre. Pour moi, être acteur, c’est davantage être lecteur que cinéphile », explique-t-il, citant parmi ses récentes découvertes Trois femmes puissantes de Marie N’Diaye ou Retour à Reims de Didier Eribon.

Si son rapport au cinéma passe par le texte, ce sont les acteurs qui lui ont donné l’envie de jouer : « Très jeune, c’étaient des acteurs québécois comme Anne Dorval, Marc Labrèche, que j’adore toujours. Puis, ado, les grandes figures du cinéma américain ou britannique, comme Daniel Day-Lewis… Aujourd’hui, je trouve Paul Mescal exceptionnel, Mia Goth aussi. » Rien à leur envier : Théodore Pellerin apparaîtra bientôt dans Lurker d’Alex Russel, où il interprète avec trouble et intensité un jeune homme obsédé par un artiste.

Nino de Pauline Loquès (Jour2fête, 1 h 36), sortie le 17 septembre