« 13 jours 13 nuits » de Martin Bourboulon : dans l’angoisse de Kaboul

En adaptant le récit du commandant Mohamed Bida, responsable de l’évacuation de l’ambassade de France lors de la chute de Kaboul en 2021, Martin Bourboulon déploie un thriller politique au réalisme frappant, présenté Hors Compétiton à Cannes cette année.


13 jours 13 nuits
© Jérôme Prébois

15 août 2021. Alors que la capitale afghane tombe aux mains des Talibans, les derniers militaires et ressortissants français sont appelés à évacuer. Dernier endroit sécurisé du pays, l’Ambassade de France est alors prise d’assaut par des centaines d’Afghans qui tentent de se réfugier dans l’enceinte du bâtiment afin de fuir le pays.

Le commandant Mohamed Bida (très convaincant Roschdy Zem), surnommé « Mo », dont c’est la dernière mission avant une retraite bien méritée, fait alors équipe avec une jeune humanitaire franco-afghane, Eva (Lyna Khoudri), dans le but de négocier l’exfiltration des réfugiés auprès des Talibans. S’organise alors un convoi en bus vers l’aéroport, début d’une course contre la montre haletante.

À travers l’histoire de ce véritable héros des temps modernes, fait chevalier de la Légion d’Honneur en 2022, se construit un quasi-huis clos réaliste et hyper convaincant. En faisant dialoguer récit intime et thriller de grande envergure, Martin Bourboulon façonne ainsi un film saisissant, jalonné d’impressionnantes scènes de foule, témoins du chaos et de la détresse répandus alors dans le pays.

Une détresse également corroborée par la trajectoire d’excellents seconds rôles, de l’autoritaire ambassadeur français David Martinon (Nicolas Bridet) à l’empathique Kate, courageuse reporter interprétée par la géniale actrice danoise Sidse Babett Knudsen, qui portent haut cette adaptation, sans jamais tomber dans l’écueil du sensationnalisme.

13 jours 13 nuits de Martin Bourboulon (Pathé Films, 1h52), sortie le 27 juin