Kaku Akawara a suivi le maître de l’animation japonaise pendant 10 ans, révélant avec émotion son génie créatif autant que son sens de l’artisanat.
Une décennie entière dans les dédales du Studio Ghibli fondé en 1985, à parcourir la genèse des films. C’est le voyage humain et cinéphile que propose 10 years with Hayao Miyazaki, une série documentaire composée de quatre épisodes de 49 minutes diffusée par la chaîne japonaise NHK. Sorti en janvier 2019, ce projet ambitieux et intimiste de Kaku Akawara débute par la création de Ponyo sur la falaise (2008), neuvième film du réalisateur pour lequel il s’est inspiré d’aquarelles afin de dessiner lui-même chaque mouvement de vague.
Si le film s’applique à scruter l’art du détail visuel (travail à l’encre et au pinceau) et la construction narrative (Miyazaki élabore ses scénarios progressivement, en même temps que le storyboard prend forme), il montre aussi comment ce cinéma d’animation est traversé par des références picturales (John Everett Millais notamment). Alors que le deuxième épisode retrace la finalisation de Ponyo, des allers-retours dans la filmographie du réalisateur nous permettent de saisir les motifs récurrents de son univers (l’héroïsme féminin, la conscience écologique), tandis que le troisième épisode revient sur sa collaboration avec son fils pour La colline aux coquelicots, dont il a écrit le scénario. Le dernier volet de la série examine l’histoire et la réception du Vent se lève, dernier film bouleversant de Miyazaki, célébration déchirante de l’aviation, comme un hommage ambigu à ces créatures volantes qui ont toujours fasciné le réalisateur, mais dont il dénonce aussi la l’utilisation meurtrière en temps de guerre.
Les films seront montrés le 6 juillet en VO sous-titrée et sur grand écran à la Maison de la Culture et du Japon.
Image: Copyright NHK