Sigmund Freud au cinéma : 3 films à (re)découvrir

La sortie de « Freud, la dernière confession » signé Matt Brown, dans lequel le psychanalyste (Anthony Hopkins) affronte le romancier C.S. Lewis (Matthew Goode) autour de la question de Dieu, nous a donné envie de revenir sur les apparitions les plus intéressantes du célèbre psy à l’écran.


Freud
© Mars Distribution

A Dangerous Method (2011) de David Cronenberg

Cinéaste de la chair et des tourments, l’incomparable David Cronenberg est un lecteur attentif de Freud, comme il l’avouait à Libération en 2011, à l’occasion de la sortie de A Dangerous Method, film d’époque qui détonne à l’intérieur de sa filmographie. « Extrêmement brillant, mais aussi très divertissant. » C’est en ces termes que le réalisateur qualifie le psychanalyste campé ici par Viggo Mortensen. Relatant les relations avec son disciple Carl Gustav Jung (Michael Fassbender) et sa patiente (et amante) Sabina Spielrein (Keira Knightley), Cronenberg fabrique là un étonnant ménage à trois, histoire vraie tirée du livre de Christopher Hampton, The Talking Cure. Un drame entre rivalité et adultère, foyer de désirs sadomasochistes à l’origine de la fameuse « pulsion de mort » théorisée par Freud. Finalement, du Cronenberg tout craché !

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Susannah York Montgomery Clift in Freud 1962 trailer
© D.R.

Freud, passions secrètes (1962) de John Huston

Faux biopic sous forme de thriller fantastique, le film de John Huston, dont le scénario avait été à l’origine rédigé par Jean-Paul Sartre (qui a finalement refusé d’être crédité) explore avec brio les méandres de la vie du père de la psychanalyse. Le séduisant Montgomery Clift y tient le rôle principal, figure de proue névrosée de ce long-métrage en noir et blanc qui s’inspire de la rencontre entre le psychanalyste et le professeur Charcot, et se joue autant de la forme que du fond. En faisant des recherches de Freud sur l’inconscient un film de genre haletant, John Hutson réussit là le portrait puissant d’un explorateur téméraire, solitaire et sans boussole.

Hysterical Girl (2020) de Kate Novack

Grâce à un savant mélange d’images d’archives, la réalisatrice Kate Novack imagine une relecture contemporaine de la psychanalyse de Freud, évoquée dans l’ouvrage « Dora, Fragment d’une analyse d’hystérie ». Selon lui, les troubles de la jeune Ida (renommée Dora par le psychanalyste), victime d’abus de la part d’un ami de son père lorsqu’elle avait treize ans, seraient dus à certains désirs refoulés. Une idée, largement contestée par les penseurs modernes, que le film explore à travers la voix d’une jeune actrice, racontant l’histoire à la première personne, manière de reprendre le pouvoir sur l’objectification dont Ida a fait les frais.

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