« Paris is burning » : le docu culte ressortira dans un montage inédit

Ce nouveau montage remasterisé a été supervisé par Jennie Livingston, la réalisatrice, et offrira une heure de séquences inédites. En capturant dans l’urgence l’état d’esprit éphémère de son époque, voilà un film culte qui s’est instantanément inscrit dans la postérité. De 1983 à 1990, Jennie Livingston, armée de sa caméra, a saisi le monde secret


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Ce nouveau montage remasterisé a été supervisé par Jennie Livingston, la réalisatrice, et offrira une heure de séquences inédites.

En capturant dans l’urgence l’état d’esprit éphémère de son époque, voilà un film culte qui s’est instantanément inscrit dans la postérité. De 1983 à 1990, Jennie Livingston, armée de sa caméra, a saisi le monde secret et alternatif du voguing new-yorkais dans Paris is burning, documentaire pionnier qui n’a rien perdu de sa pertinence, de sa force d’affirmation queer, ni de sa portée tragique trente ans plus tard.

À l’occasion de son anniversaire l’an prochain (le film est sorti en 1991 aux Etats-Unis), la prestigieuse collection américaine Criterion a annoncé qu’elle en rééditerait une version inédite, composée d’une heure de rushes jamais montrés, de commentaires audio et d’une conversation exclusive avec Jennie Livingston et certains protagonites du film original tels que Sol Pendavis et Freddie Pendavis. Un épisode du Joan Rivers Show (une émission de débats américaine) mettant en vedette Livingston, Freddie Pendavis et les légendes des ball rooms Dorian Corey, Pepper LaBeija et Willi Ninja sera également inclus.

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Construit comme un aller-retour entre des scènes de danse prises sur le vif, qui célèbrent avec fureur l’énergie des corps, et des entrevues percutantes, Paris is burning est surtout une chronique sociale qui affronte la pauvreté, l’oppression et l’ostracisme que les communautés queer noire et porto-ricaine du New-York underground subissaient. En attendant de revoir ce film qui a permis d’introduire les queer balls dans la culture populaire, on vous conseille de lire Voguer, un recueil de poèmes inspiré du film, dans lequel Marie de Quatrebarbes, à travers une prose aérienne et sensuelle, rend hommage à cette jeunesse pour qui la danse était une façon de conjurer le sort. Grâce à une écriture hyper incarnée, pleine de mouvements et de fluidité, elle y dresse le portrait de Venus Xtravaganza, artiste iconique retrouvée morte pendant le tournage du film, et celui de Pepper LaBeija, matrone excentrique décédée en 2003.

Image : photogramme de Paris is burning de Jennie Livingston