Contrairement au reste du casting des Filles désir, Lou Anna Hamon ne vient pas de Marseille et n’a pas participé aux ateliers d’écriture organisés par la réalisatrice. Créatrice de contenu pour des marques, la Rouennaise de 25 ans a certes « toujours aimé être devant la caméra », mais elle a grandi loin de la cinéphilie.
« Je ne regardais pas de films, pas de séries. Je n’allais pas au cinéma », confie la titulaire d’un bac pro vente, d’un ton très direct. La passion tardive pour le septième art se débloque avec les premiers castings de Prïncia Car. « Je suis arrivée comme un cheveu sur la soupe, dans la dernière ligne droite », résume la Normande : une autre actrice devait au départ jouer le rôle de Carmen, ex-prostituée dont le retour à Marseille bouscule l’équilibre d’une bande d’amis.
Le personnage est réécrit pour Lou Anna, sans l’accent du Sud. Séances d’impro et coaching aident l’outsider à intégrer la troupe déjà constituée, tandis qu’une (fausse) cicatrice sous l’œil gauche creuse son côté à la fois survivant et pirate.
Puis s’enclenche le tourbillon cannois, « trois jours hyper intenses ». Son père, qui travaille comme monteur de lignes sur des chantiers, descend sur la Croisette, adore le film : « Trop d’émotions ! » Une expression résumant bien cette première expérience d’actrice, qu’elle qualifie de « thérapeutique ». Et après ? Lou Anna se verrait bien jouer dans des « films de la vraie vie » avec « des émotions fortes et un personnage féminin courageux ». Nous aussi.
Les Filles désir de Prïncia Car, Zinc. (1 h 33), sortie le 16 juillet
