NOUVELLE STAR · Manon Clavel, talent brut de « Kika »

Dans la première fiction pleine d’esprit d’Alexe Poukine (qui a réalisé notamment les documentaires « Sans frapper » et « Sauve qui peut »), cette trentenaire incandescente décroche son premier grand rôle au cinéma. Elle incarne Kika, une mère et assistante sociale dont la vie bascule dans la précarité à la suite d’un drame.


Manon Clavel 1
Manon Clavel Photographie : Julien Liénard pour TROISCOULEURS

« J’ai en commun avec Kika d’utiliser l’humour comme arme de survie», lance la jeune actrice installée à la terrasse d’un café du XXe arrondissement de Paris, croquant à pleines dents la glace qu’on lui a offerte (pour le tournage de notre vidéo pour la rubrique Nouvelle star, à découvrir sur les réseaux sociaux de TROISCOULEURS). Née à Los Angeles d’une mère franco-algérienne expat et d’un père américano-canadien, elle déménage en France à l’âge de 11 ans avec, selon elle, «un gros accent quand je parlais français ». D’abord installée à Marseille, puis à Toulouse, elle arrive ensuite à Paris où elle intègre une école d’architecture.

● ● À  LIRE AUSSI ● ●  LA SEXTAPE · « Kika », un film dans la lignée provocatrice de « Jeanne Dielman »

Après un casting pour le court Le Sully d’Antoine Pineau (2012), elle a une révélation. Encouragée par ses proches, elle intègre le Cours Florent, puis le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, et obtient un premier rôle au cinéma dans La Vérité de Hirokazu Kore-eda (2019), où elle donne la réplique à Catherine Deneuve. « La première fois que je l’ai vue, j’ai un peu pleuré», avoue-t-elle en se remémorant, des étoiles plein les yeux, sa rencontre avec l’actrice française. Sur les planches (la pièce Maria mise en scène par Gaëlle Hermant, sur la vie d’une voyante, jouée en début d’année) ou dans des seconds rôles au cinéma (Les Rêveurs d’Isabelle Carré, en salles le 12 novembre), Manon Clavel impose sa sensibilité à fleur de peau et sa fougue, tout en développant en parallèle le scénario d’une comédie qu’elle aimerait réaliser : « On verra ce que ça donne», conclut la créative avec un sourire. Tout en contrôle et le regard déterminé, elle illumine Kika de son talent brut, prêt à exploser.

Kika d’Alexe Poukine, Condor (1 h 55), sortie le 12 novembre

Les Rêveurs d’Isabelle Carré, Pan (1 h 46), sortie le 12 novembre