« The Voice of Hind Rajab mérite le Lion d’or à Venise » titre Vogue, dans un article qui impose le nouveau docu-fiction de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania comme une évidence pour la récompense suprême. Même son de cloche pour le média Vulture, qui parle du film « le plus puissant de Venise », ou encore du côté de Deadline, qui qualifie le film d’ « urgent » et de « vital ». Autre signal fort : le film de Kaouther Ben Hania, qui y retrace l’histoire vraie d’une fillette palestinienne tuée alors qu’elle tentait de fuir les bombardements de l’armée israélienne en janvier 2024, a battu le record de standing ovation dans l’histoire de la Mostra, lors de sa projection officielle. Soit 23 minutes et 50 secondes d’applaudissements, ce qui représente selon The Guardian un tiers de la durée du film. Le journal note aussi la vive émotion qui a saisi le public et les journalistes dans la salle.
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Une évidence pour Le Lion d’argent ?
Un excellent candidat au Lion d’argent (Grand prix du jury) pourrait être No Other Choice de Park Chan Wook, qui a fait beaucoup de bruit à la Mostra. Sûrement l’un des films les plus politiques et corrosifs de cette édition, le film de Park Chan Wook est une comédie noire sur un ouvrier au chômage qui fomente une vengeance. La presse est unanime : il s’agit selon Variety d’un « véritable chef-d’œuvre de chaos contrôlé », et d’après la BBC, du film le « plus drôle et le plus humaniste » de son auteur.
Yorgos Lanthimos est un petit chouchou de la Mostra : en 2018, il remporte le Grand Prix pour La Favorite, avant de glaner en 2023 le Lion d’or pour Pauvres Créatures. L’exploit se reproduira-t-il ? Si la presse ne voit pas Bugonia repartir avec la récompense ultime, il se pourrait qu’il gagne le Lion d’argent de la meilleure réalisation. Avec son pitch ultra contemporain – des complotistes organisent le kidnapping d’une PDG -, cette farce a conquis la presse américaine (92% d’avis positifs sur Rotten Tomatoes) : « ‘Bugonia’ est aussi délicieusement déjanté que l’époque à laquelle il est sorti », tranche The Playlist.
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Pour le prix spécial du Jury, on mise sur un outsider : la relecture moderne et humaniste de Frankenstein par Guillermo Del Toro. Sur Rotten Tomatoes, le film écope de l’excellente note de 81%, notamment grâce à la performance de Jacob Elordi méconnaissable dans la peau d’une créature méprisée par son maître (Oscar Isaac). Cette relecture de l’œuvre gothique de Mary Shelley a convaincu le Guardian, qui parle d’un « mélodrame majestueux », et Screen Rant, qui qualifie l’œuvre d’adaptation « audacieuse et féroce du roman gothique de Shelley qui privilégie souvent l’atmosphère au détriment de l’histoire » (on peut retrouver ces critiques sur Rotten Tomatoes).
Vers un sacre de Dwayne Johnson ?
Les candidats ne manquent pas pour la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine. Cette année, la sélection officielle a creusé le sillon d’une virilité à la fois abîmée et conquérante, avec un intérêt certain pour les personnages dont la puissance physique dissimule mal les failles. C’est le cas de Dwayne Johnson, alias The Rock, qui prête son corps imposant à Mark Kerr, pionnier du MMA, dans The Smashing Machine de Ben Safdie. Sous les kilos de muscles, le réalisateur perce cette enveloppe charnelle pour faire le portrait d’un homme dévoré par son rêve de gloire. La presse américaine est tombée sous le charme de Dwayne Johnson et de son come-back inattendu dans un film indépendant, lui qui a plutôt brillé dans des superproductions comme Fast and Furious. Le New York Times parle d’une « réinvention émouvante », qui prouve que Dwayne Johnson « peut faire bien plus que simplement échapper aux explosions et lancer des regards noirs à Vin Diesel. » Avec quinze minutes d’ovation lors de sa présentation, le film aurait même propulsé son interprète dans la course aux Oscars. La presse, comme AP News, parle ainsi d’un « Oscar Talk » – l’acteur aurait gagné une nomination pour son rôle.
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Côté interprétation féminine, une candidate se distingue. Amanda Seyfried a surpris dans The Testament of Ann Lee de Mona Fastvold de Mona Fastvold, coscénariste de The Brutalist – elle y compose la véritable gouroue d’une secte à la fin du XVIIIᵉ siècle. Deadline note que l’actrice a bénéficié de quinze minutes d’ovation, et la presse semble être unanime : « Amanda Seyfried livre ici la meilleure performance de sa carrière avec un rôle riche et exigeant » tranche Screen Rant, tandis que Variety abonde : « Le résultat est sincère et émouvant, en grande partie grâce à la performance remarquable et émouvante d’Amanda Seyfried dans le rôle-titre ».
Quant au Prix du scénario, il pourrait revenir à Kathryn Bigelow. Dans A House of Dynamite, la réalisatrice de Démineurs (2010) imagine une catastrophe, dans laquelle un missile nucléaire envoyé depuis le Pacifique menace de raser une ville américaine. Avec son vertigineux jeu d’écrans et de données statiques qui confinent à l’abstraction et raconte un monde devenu indéchiffrable, le film a fait mouche auprès des critiques. « Plus captivant que la plupart des thrillers et plus terrifiant que la plupart des films d’horreur » raconte la BBC, « Habile, stressant et urgent » rapporte le Times, « un retour spectaculaire » ose The Guardian. Après ce grand tour d’horizon des critiques, voici le pronostic de la rédaction.
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LION D’OR: The Voice of Hind Rajab de Kaouther Ben Hania
Lion D’ARGENT (Grand prix du jury) : No Other Choice de Park Chan Wook
Lion d’argent de la meilleure réalisation : Bugonia de Yorgos Lanthimos
Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculine : Dwayne Johnson pour « The Smashing Machine »
Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine : Amanda Seyfried pour The Testament of Ann Lee de Mona Fastvold
Prix spécial du jury : Frankenstein de Guillermo Del Toro
Prix du meilleur scénario : A House of Dynamite de Kathryn Bigelow
