« Life of Chuck » de Mike Flanagan : une tourbillonnante dystopie

Après « Jessie » (2017) et « Doctor Sleep » (2019), deux adaptations de Stephen King portées à l’écran avec brio, Mike Flanagan revisite son œuvre en s’attelant à une nouvelle parue en 2020. Dans un croisement de genres inouï (entre drame, comédie romantique, fantastique et film d’anticipation), il confirme qu’il est l’un des meilleurs interprètes du maître de l’horreur.


the life of chuck
Life of Chuck de Mike Flanagan

Aux Etats-Unis, dans un futur qui semble tout proche, le chaos, les catastrophes et la famine rongent la société américaine. Un professeur (Chiwetel Ejiofor) renoue avec son ex (Karen Gillan), une infirmière débordée par le taux de suicide croissant. Soudain, un certain Chuck (Tom Hiddleston) se profile partout, dans la rue comme à la télé. Nous remontons à rebours dans sa jeunesse, puis son enfance, le film étant conçu en trois parties à la chronologie inversée.

Life of Chuck, c’est un peu comme si La Quatrième Dimension rencontrait le cinéma de Frank Capra. Tout en créant un univers futuriste dystopique, le film, avec son esthétique rétro, nous fait voyager dans l’âge d’or de la comédie musicale (en citant par exemple La Reine de Broadway, avec Rita Hayworth et Gene Kelly, et surtout lors d’une magnifique séquence où Chuck pose sa mallette de comptable et transfigure la rue en dansant avec une inconnue, au son de la batterie d’une musicienne amatrice).

Le film joue sur un mystère constant. Qui rêve de qui ? Quel lien le professeur entretient-il réellement avec Chuck ? Toutes ces énigmes flottent en apesanteur, à l’instar de ses héros danseurs. Life Of Chuck fonctionne comme un doux sortilège, qui nous envoûte encore longtemps après son visionnage.

: Life of Chuck de Mike Flanagan (Nour Films, 1h51), sortie le 11 juin