5 films français à voir sur les enfants en vacances (entre jeux, doutes et révoltes)

L’été n’agit pas seulement comme un temps vide à combler, mais comme un moment en suspens où l’enfance s’ouvre à des sensations neuves et échappe aux cadres pour entrer dans un espace propice aux métamorphoses. Pour la sortie, le 2 juillet, du jouissif « L’Aventura » de Sophie Letourneur (deuxième volet d’un cycle sur les vacances d’une famille recomposée, avec Philippe Katerine), voici une sélection de cinq films français qui ont fait de l’été le théâtre d’une bascule intime.


enfants, été dans Mes petites amoureuses
Photo Pierre Zucca/Elite Films

Mes petites amoureuses (1974) de Jean Eustache

Dans un village dans la région de Bordeaux, Daniel, 13 ans, s’apprête à rejoindre sa mère à Narbonne. Chez Eustache, la chronique naturaliste sert de point d’ancrage pour saisir sans fioriture l’éveil au désir de son protagoniste adolescent. Le réalisateur abandonne ici la parole fleuve et crue de La Maman et la putain pour une langue plus minimaliste, hésitante, qui épouse avec justesse la maladresse des premiers émois. 

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lile au tresor
Les Films du Losange

L’Île au trésor (2018) de Guillaume Brac

À travers ce documentaire filmé sans scénario et avec des acteurs non-professionnels, le cinéaste capte une jeunesse populaire en vacances à la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Si le titre évoque le roman d’aventures de Robert Louis Stevenson, le film n’en est pas une adaptation, plutôt une peinture sensible et fragmentaire de ces enfants qui, sans qu’on les y pousse, grandissent à petits pas maladroits.

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les mistons 1958 03 g
MK2

Les Mistons (1957) de François Truffaut

Cinq garçons de Nîmes passent leur été à espionner et provoquer un jeune couple d’amoureux. À partir d’une nouvelle extraite du recueil Virginales de Maurice Pons, Truffaut, alors tout juste âgé de 25 ans, inaugure sa filmographie avec ce court-métrage qui saisit avec justesse les turbulences joyeuses et confuses de cette bande intrépide qui pressent la fin de leur innocence, sans pouvoir la nommer.

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Tomboy Céline Sciamma
Pyramide Distribution

Tomboy (2011) de Céline Sciamma

Laure, 10 ans, emménage dans un nouveau quartier, et se fait passer pour un garçon auprès des enfants du voisinage. Pour son deuxième long-métrage, Sciamma met en scène avec une infinie douceur la complexité de l’identité en construction, dans cette parenthèse vacancière où les matchs de foot et baignades sont autant d’espaces où se testent les limites du corps et du genre.

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La Gloire de mon pere
Gaumont

La Gloire de mon père (1990) de Yves Robert

Énorme succès à sa sortie en salle, La Gloire de mon père est une adaptation du roman éponyme de Marcel Pagnol qui à travers ce récit d’apprentissage, invoque le souvenir de ses premières vacances à La Treille en 1904. Sous la forme d’un conte d’enfance, ce film exhale une douce mélancolie, celle d’une mémoire qui s’efface dans le sillage du temps. Yves Robert, qui remporte le prix Jean-Vigo en 1962 avec La Guerre des boutons, s’attarde de nouveau autour de l’été comme le réceptacle d’une enfance éternelle.

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