
Max, une ancienne prof désabusée, vit de magouilles en tous genres pour subvenir aux besoins de Paula, sa fille. Alors qu’elle kidnappe un robot pour le vendre en pièces détachées, la situation lui échappe et on lui retire la garde de Paula. Max est prête à tout pour la retrouver, quitte à faire équipe avec ce robot domestique, T-O, « programmé pour vous guérir». « Programmé pour me faire chier, surtout », déplore-t-elle…
Cette réplique donne le ton de ce premier long métrage à l’humour savamment dosé, entre punchlines cyniques et gesticulation burlesque. Derrière toutes ces chamailleries, la comédie parvient à s’immiscer discrètement au cœur de cette famille déréglée. Dans la continuité de ses précédents rôles misanthropo-dépressifs (Tout le monde aime Jeanne de Céline Devaux, Effacer l’historique de Benoît Delépine et Gustave Kervern), Blanche Gardin nous passionne dans la peau de cette quadragénaire monoparentale dont la méfiance envers les nouvelles technologies cause l’isolement de sa fille – selon elle, les robots marquent toute simplement « la fin de l’humanité et de la solidarité ».
Au cours d’une cavale rocambolesque, ses craintes face à cette société postmoderne se nuancent, et Max finit par s’illuminer aux côtés de T-O, qui lui révèle subtilement ses propres failles et la possible part d’humanité de ces êtres mécaniques.
Un monde merveilleux, de Giulio Callegari , 1h18, KMBO, sortie le 7 mai