« Sept promenades avec Mark Brown » de Pierre Creton et Vincent Barré : envolée botanique

[CRITIQUE] Après le dément « Un prince » (2023), Pierre Creton et Vincent Barré suivent leur ami paléobotaniste Mark Brown dans son projet de reconstituer une forêt primaire dans son jardin, en Normandie. En résulte un documentaire flâneur et sensuel.


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© JHR Films

La contemplation, la rêverie, ce sont les vertus explorées par le nouveau film du couple Pierre Creton-Vincent Barré, toujours situé dans le pays de Caux, terre des films qu’ils créent ensemble, qu’ils soient tour à tour cinéastes ou acteurs.

Chacune des sept promenades que leur équipe de tournage passe avec le jardinier Mark Brown – ces virées sont filmées en numérique et constituent la première partie du film – est définie par cette croyance : il faut savoir arrêter notre regard là où il ne passe parfois que quelques secondes.

Dans Un prince, on rencontrait déjà ce botaniste poète, qui nous expliquait l’origine des plantes. Brown a passé toute sa vie à reconstituer une forêt primitive. Le suivre en train de fureter tel ou tel spécimen, c’est toucher à de grands moments de poésie, comme lorsqu’il dit au chef-opérateur Antoine Pirotte – qui cadre avec volupté les plantes en argentique – qu’il est important de filmer les plantes plutôt que de les photographier, pour saisir leur âme.

La deuxième partie du film présente l’herbier des sept promenades en pellicule, commenté en voix off par Mark Brown : on se laisse bercer par sa voix douce, par ses commentaires tantôt scientifiques tantôt lyriques, tout en s’abandonnant à la beauté des images.

Sept promenades avec Mark Brown de Pierre Creton et Vincent Barré (JHR Film, 1 h 44), sortie le 15 janvier