« Ciudad sin sueño » de Guillermo Galoe : Madrid côté marge

Dans le bidonville espagnol qui l’a vu grandir, un ado rom traîne ses guêtres, son smartphone et ses envies d’évasion. Entre documentaire et fiction, « Ciudad sin sueño » dépeint avec justesse la fin d’une époque.


Ciudad sin sueno festival de cannes 2025
Ciudad sin sueño

Montagnes de déchets et carcasses de voiture, c’est dans cet univers que Toni, 15 ans, s’efforce de capter des images aussi clinquantes que possible. Vivant dans le plus grand bidonville d’Europe, en périphérie de Madrid, le jeune homme n’a que son téléphone portable pour témoigner de l’existence rudimentaire à laquelle sa condition le contraint.  Dans sa famille d’origine rom, il est interdit d’envisager l’exil ; les anciens tiennent coûte que coûte à préserver les traditions. Et tant pis pour l’épanouissement de celles et ceux qui rêvent d’eau courante, d’électricité et d’interactions sociales avec l’extérieur.

C’est cet écartèlement que décrit Guillermo Galoe, observateur attentif de cette communauté avec laquelle il a tissé des liens pendant des années. Le cinéaste trouve le parfait équilibre entre un regard documentaire jamais complaisant et des envies de fiction qui lui permettent de mettre en valeur les problématiques de Toni et les siens.

Un chien auquel on ne devrait pas s’attacher, la tentation d’un appartement à la modernité alléchante, des menaces d’expulsion : tout semble s’aligner pour que cette « ville sans rêve » (traduction du titre) soit en train de vivre ses derniers instants. Sur ce chant du cygne potentiel, le cinéaste espagnol porte un regard bienveillant mais tranchant.

Ciudad sin sueño de Guillermo Galoe, Pan (1 h 37), sortie le 3 septembre