Il est rare qu’une comédie tienne la distance sur un concept unique. Plus rare encore lorsqu’il s’agit d’un huis clos. Si l’on considère qu’il s’agit d’un premier long métrage, la probabilité de réussite est encore plus mince. En roue libre est donc, n’ayons pas peur des mots, un petit miracle, signé Didier Barcelo. On y suit Louise, infirmière épuisée par ses gardes de nuit, qui se rend soudainement compte qu’elle est incapable de sortir de sa voiture. La voilà condamnée à rouler sans but jusqu’à ce que, la nuit venue, Paul kidnappe le véhicule et elle avec…
Didier Barcelo part de cette situation absurde pour développer un face-à-face réjouissant entre deux personnages que tout sépare, jusqu’au choix de la playlist. À ce jeu-là, Marina Foïs, tout en soupirs blasés, et Benjamin Voisin, qui insuffle à son personnage autant de légèreté que de violence, sont excellents. En roue libre déploie un humour tout en finesse, qui repose autant sur les jeux de cadrage dans un espace restreint que sur les bons mots balancés au bon moment. Ce road trip follement drôle et drôlement tendre prouve, s’il en était encore besoin, que la bonne comédie est d’abord une mécanique de précision.
En roue libre de Didier Barcelo, Memento (1 h 29), sortie le 29 juin
Image (c) Julien Panie