
Eddington d’Ari Aster ● Sélection officielle – Compétition
Depuis qu’on a vu ses films, on se méfie des poteaux téléphoniques, des festivités suédoises et des greniers. Cette liste risque de s’allonger avec Eddington, quatrième long métrage du réalisateur révélé en 2018 avec Hérédité. Le film se déroule en mai 2020 (ça vous rappelle des souvenirs ?), dans une petite ville du Nouveau-Mexique où « la confrontation entre le shérif et le maire met le feu aux poudres en montant les habitants les uns contre les autres ». Pour sa toute première sélection à Cannes, Ari Aster retrouve Joaquin Phoenix (Beau Is Afraid, 2023) et dirige pour la première fois Austin Butler, Pedro Pascal et Emma Stone. Sortie prévue le 16 juillet.
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Alpha de Julia Ducournau ● Sélection officielle – Compétition
Après le génial et monstrueux Titane, Palme d’or en 2021, la réalisatrice française fait son come-back avec ce film de SF : l’histoire d’une fille de 13 ans, Alpha (Mélissa Boros), plongée dans une ville fictive ressemblant à New York, durant les années 1980, d’après les informations que la cinéaste avait partagées dans le cadre d’une résidence à la Villa Albertine. Le long métrage évoquera l’épidémie de sida à travers le personnage de l’un des parents d’Alpha, touché par la maladie. Golshifteh Farahani et Tahar Rahim sont les têtes d’affiche de ce film de genre hyper attendu, qu’on devine aussi ambitieux que politique, et qui sortira en France le 20 août.
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La Petite Dernière de Hafsia Herzi ● Sélection officielle – Compétition
Avec le sublime Tu mérites un amour (2019) puis Bonne Mère (prix Un certain regard à Cannes en 2021), Hafsia Herzi a prouvé qu’elle était aussi bonne réalisatrice qu’actrice. Pour son troisième long métrage, elle a adapté le premier roman de Fatima Daas, La Petite Dernière (2020), autofiction dans laquelle l’autrice française d’origine algérienne ausculte son rapport à la religion musulmane en lien avec la découverte de son homosexualité. Avec dans le rôle-titre la jeune Nadia Melliti dans son premier rôle, entourée de Park Ji-Min et Louis Memmi qu’on avait déjà repérés, le film devrait sortir dans les salles françaises le 1er octobre.
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L’Agent secret de Kleber Mendonça Filho ● Sélection officielle – Compétition
Prix du jury à Cannes en 2019 pour son fantastique Bacurau et auteur de deux longs qu’on adore, Les Bruits de Recife (2014) et Aquarius (2016), le cinéaste brésilien est très attendu pour ce thriller politique situé en 1977 qui suivra la fuite d’un expert en technologie venu se réfugier à Recife pendant la semaine du carnaval. C’est Wagner Moura, star du cinéma brésilien, visage emblématique de la série Narcos (dans laquelle il incarne le baron de la drogue Pablo Escobar) et vu dans Civil War d’Alex Garland (2024), qui tient le rôle-titre.
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Dossier 137 de Dominik Moll ● Sélection officielle – Compétition
Son enquête sur un féminicide tiré d’une histoire vraie, La Nuit du 12, présentée à Cannes première en 2022, a marqué les esprits. Espérons que le nouveau film de Dominik Moll (qui n’a pas intégré la Compétition depuis Harry, un ami qui vous veut du bien, en 2000), Dossier 137, nous secoue tout autant que le précédent. Avec Léa Drucker en tête d’affiche, ce thriller suit une enquêtrice de l’IGPN, la police des polices, dans une affaire en apparence comme les autres, mais qui se révèle en réalité bien différente. Sortie en salles prévue pour le 19 novembre.
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The Mastermind de Kelly Reichardt ● Sélection officielle – Compétition
Après Showing Up, présenté en Compétition officielle en 2022, qui explorait les affres d’une créatrice, la réalisatrice américaine est de retour avec ce film aux contours troubles. On sait seulement qu’il raconte la vie d’un artiste préparant le vol d’œuvres d’art durant la guerre du Vietnam, et surtout qu’il réunit Josh O’Connor, la chanteuse Alana Haim, révélée au cinéma dans Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson (2022), et John Magaro, que Kelly Reichardt avait déjà fait tourner dans First Cow (2021) et Showing Up.
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Sound of Falling de Mascha Schilinski ● Sélection officielle – Compétition
Elle a signé le beau et vénéneux Dark Blue Girl, présenté à la Berlinale en 2017 mais jamais sorti en France, qui épousait le point de vue d’une fillette de 7 ans dont l’univers se fissurait lorsque ses parents, séparés, se retrouvaient. La réalisatrice allemande Mascha Schilinski crée la surprise en perçant en Compétition officielle avec Sound of Falling. Le film est annoncé comme une fresque picturale et ambitieuse, étalée sur un siècle, qui suit quatre filles de générations différentes, dans une même maison de l’Allemagne rurale. Un pitch qui promet un beau récit de sororité, peut-être habité par des fantômes.
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Romería de Carla Simón ● Sélection officielle – Compétition
Après le déchirant Été 93 (2017) puis Nos soleils, Ours d’or à la Berlinale 2022, la talentueuse réalisatrice catalane boucle sa trilogie familiale et autobiographique avec Romería, qui explore un moment crucial de sa propre adolescence. Le film raconte l’histoire d’une orpheline de retour sur la terre natale de ses parents, tous les deux décédés de maladies liées au VIH-sida alors qu’elle était très jeune. Guidée par le journal intime de sa mère, elle explore un pan de sa famille paternelle qu’elle ne connaissait pas, se confronte aux secrets, aux non-dits et aux hontes. Connaissant le talent de Carla Simón, on prépare déjà les mouchoirs.

Valeur sentimentale de Joachim Trier ● Sélection officielle – Compétition
Après le captivant Julie (en 12 chapitres) (2021), pour lequel Renate Reinsve avait remporté le Prix d’interprétation féminine à Cannes, le talentueux cinéaste norvégien (Oslo, 31 août ; Thelma) revient avec ce qui se dessine comme une nouvelle intense comédie de mœurs. Valeur sentimentale raconte les retrouvailles entre un père, réalisateur reconnu tombé dans l’oubli, et ses filles (dont l’une est jouée par Renate Reinsve) après la mort de leur mère. Connaissant l’aisance de Joachim Trier à filmer les milieux artistiques et intellectuels pour en révéler les névroses, Valeur sentimentale s’annonce comme une belle promesse, à mi-chemin entre satire et drame familial. Sortie prévue le 20 août.
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Eleanor the Great de Scarlett Johansson ● Sélection officielle – Un certain regard
Après These Vagabond Shoes, court métrage fauché sur un New-Yorkais à la recherche d’un hot-dog réputé, qu’elle avait réalisé en 2009, Scarlett Johansson passe au long avec Eleanor the Great. L’actrice américaine y raconte l’histoire d’Eleanor Morgenstein, une femme de 90 ans qui tente de reconstruire sa vie à New York après la mort de sa meilleure amie et des décennies de vie en Floride. On a hâte de découvrir ce portrait féminin aux contours mystérieux, porté par les acteurs June Squibb, Chiwetel Ejiofor et Jessica Hecht.

Put Your Soul on Your Hand and Walk de Sepideh Farsi ● ACID
Après son très beau long métrage d’animation La Sirène (2023), l’Iranienne Sepideh Farsi revient avec ce documentaire sélectionné à l’ACID. Le film retrace, sur un an, les échanges virtuels entre la réalisatrice et Fatima Hassouna, photojournaliste palestinienne de 25 ans qui documentait depuis octobre 2023 la vie quotidienne des civils à Gaza. La mort soudaine de cette jeune femme, tuée par un missile israélien le 16 avril dernier, confère sans nul doute à cette œuvre, forcément intense et politique, une puissance particulière.

Dites-lui que je l’aime de Romane Bohringer ● Sélection officielle – Séance spéciale
Dans son livre – qui porte le même titre que le film –, paru en 2019, la députée Clémentine Autain racontait la perte de sa mère, la comédienne Dominique Laffin, à l’âge de 12 ans. Un récit qui résonne avec celui de Romane Bohringer, dont la mère a quitté le foyer lorsqu’elle avait neuf mois et qui a été élevée par son père, l’acteur Richard Bohringer. La libre adaptation du livre de Clémentine Autain semble ainsi l’occasion pour la cinéaste d’interroger une nouvelle fois la famille et la menace de sa perte, déjà au cœur de sa comédie L’Amour flou (2018), coréalisée avec son ex-compagnon Philippe Rebbot. La sortie de Dites-lui que je l’aime est annoncée au 10 décembre.
Orwell : 2 + 2 = 5 de Raoul Peck ● Sélection officielle – Cannes première
L’année dernière, le cinéaste haïtien, dont les percutants documentaires nous ravissent, présentait en Séance spéciale Ernest Cole, photographe (qui avait remporté l’Œil d’or ex aequo avec Les Filles du Nil de Nada Riyadh et Ayman El Amir). Grand habitué du Festival, Raoul Peck s’attaque cette fois à l’auteur britannique visionnaire George Orwell, à qui on doit le chef-d’œuvre dystopique 1984 (publié en 1949), qui aujourd’hui encore fait couler beaucoup d’encre. Entre les mains de Peck, on imagine une exploration biographique à la fois concise, sensible et forcément politique.
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Vie privée de Rebecca Zlotowski ● Sélection officielle – hors Compétition
Dans ce film tourné entre Paris et la Normandie, la géniale cinéaste d’Une fille facile (2019) et des Enfants des autres (2022), digne héritière de Claude Sautet, raconte l’histoire d’une psychiatre reconnue qui, face à la mort soudaine d’une de ses patientes, se persuade qu’il s’agit d’un assassinat et décide de mener son enquête – la promesse d’un sacré tourbillon romanesque. Pour ne rien gâcher, la réalisatrice s’entoure pour ce projet de Virginie Efira et Daniel Auteuil, mais aussi de nulle autre que Jodie Foster pour le rôle principal. On a hâte de voir l’influence de la star américaine francophile – qu’on adore – sur le cinéma de Rebecca Zlotowski.
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Enzo de Laurent Cantet, réalisé par Robin Campillo ● Quinzaine des cinéastes – film d’ouverture
Disparu en avril 2024, Laurent Cantet a légué avant de partir la réalisation de son film à son ami et collaborateur de longue date Robin Campillo. Toujours très sensible à la jeunesse et ses aspirations, le réalisateur de la Palme d’or 2008 Entre les murs avait imaginé l’histoire d’un apprenti maçon de 16 ans (campé dans le film par Eloy Pohu, l’une de nos révélations « Nos 25 de moins de 25 ans » de notre couverture d’hiver) parti en rébellion contre sa famille bourgeoise, dans l’écrin de l’ancien chantier naval de La Ciotat, au bord de la Méditerranée. Le film est attendu en salles le 17 septembre.
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Que ma volonté soit faite de Julia Kowalski ● Quinzaine des cinéastes
Après son premier long métrage Crache cœur (2016) et son moyen métrage J’ai vu le visage du diable, passé par la Quinzaine des cinéastes en 2023 et couronné du prix Jean-Vigo la même année, la cinéaste française d’origine polonaise invite les actrices Maria Wróbel et Roxane Mesquida pour son deuxième long. Que ma volonté soit faite suit une jeune fille qui vit dans la ferme familiale et cache un secret : « un pouvoir monstrueux, qu’elle pense hérité de sa défunte mère, s’éveille chaque fois qu’elle éprouve du désir. » Lorsqu’une femme « libre et sulfureuse » revient au village, ses pouvoirs se manifestent sans qu’elle ne puisse plus rien contrôler. On frissonne déjà d’effroi et de plaisir.
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Kika d’Alexe Poukine ● Semaine de la critique – Compétition
On l’avait découverte en 2022 avec son brillant Sans frapper, où elle mêlait documentaire et fiction pour aborder finement et sous tous les angles la thématique du viol. Sauve qui peut, son dernier documentaire en date (en salles le 4 juin, lire p. 69), sondant le milieu hospitalier, nous a scotchés. On est donc plus que ravis de voir en Compétition à la Semaine de la critique la première fiction de la Française, Kika, centrée sur une femme enceinte et fauchée, contrainte de faire face à la mort soudaine de son compagnon. Un récit qu’on imagine subtil et incisif et qui devrait asseoir son statut de cinéaste qui compte.

Sorry, Baby d’Eva Victor ● Quinzaine des cinéastes – film de clôture
Dans son premier long métrage, qui a remporté le Prix du scénario à Sundance en début d’année, la scénariste et réalisatrice américaine Eva Victor incarne une professeure d’université prise dans les tourments de la vie après l’agression sexuelle qu’elle a subie. Un film qui couvre une période de quatre ans et se penche avec un humour noir sur ce sujet sensible et politique. Double bonus : la géniale Naomi Ackie (repérée dans Blink Twice de Zoë Kravitz et Mickey 17 de Bong Joon-ho) est au casting, et le film est produit par le sensible Barry Jenkins, oscarisé pour Moonlight en 2016. Sortie française prévue le 23 juillet.

L’Intérêt d’Adam de Laura Wandel ● Semaine de la critique – film d’ouverture
Après son déchirant et précis Un monde (2022), la cinéaste belge convoque deux actrices de choix, Léa Drucker et Anamaria Vartolomei, pour son nouveau film dans lequel Adam, un enfant de 4 ans, est hospitalisé pour malnutrition à la suite d’une décision de justice. « Lucy, infirmière en chef, autorise la mère d’Adam à rester auprès de son fils au-delà des heures de visite fixées par le juge. Mais la situation se complique quand celle-ci refuse une nouvelle fois de quitter son fils. » On pressent un autre grand récit sur l’enfance et ses violences. Sortie prévue le 1er octobre.

Baise-en-ville de Martin Jauvat ● Semaine de la critique – Séance spéciale
Révélé en 2022 à l’ACID, sélection cannoise défricheuse, avec le rafraîchissant Grand Paris, sur deux potes en galère dans des communes de banlieue, Martin Jauvat revient avec un deuxième long métrage qui s’annonce comme une comédie de mœurs moderne. Le jeune réalisateur y campe Sprite, 25 ans, qui « doit absolument trouver un job ». Sauf qu’il habite en banlieue parisienne et n’a pas le permis. Il trouve tout de même un travail dans une start-up et, sur les conseils de sa monitrice d’auto-école (Emmanuelle Bercot), s’inscrit sur une appli de rencontres pour séduire des femmes habitant près de ses lieux de travail. On a hâte de voir où va nous mener ce pitch étonnant.
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Des preuves d’amour d’Alice Douard ● Semaine de la critique – Séance spéciale
Lauréate du César du meilleur court métrage pour L’Attente en 2024, la jeune femme est l’une des réalisatrices montantes du cinéma français. Son premier long métrage réunit des actrices qu’on adore, Monia Chokri, Ella Rumpf et Noémie Lvovsky, et tire le portrait de Céline, 32 ans, qui attend l’arrivée de son premier enfant, sans le porter. C’est sa femme, Nadia, qui donnera naissance à leur fille… Une étude de la maternité moderne que l’on espère au moins aussi fine que le court métrage initial, et dans le même style tout en suspension mi-anxieuse, mi-rêveuse.

L’Aventura de Sophie Letourneur ● ACID – film d’ouverture
Après Voyages en Italie (2023), la cinéaste française (La Vie au Ranch, Les Coquillettes) continue son exploration à la fois tendre et crue du couple et de son inévitable érosion. L’Aventura, dont le titre fait référence au culte L’Avventura de Michelangelo Antonioni (1960), raconte la suite des aventures vacancières de Sophie (jouée par la réalisatrice) et Jean-Philippe (Philippe Katerine), cette fois-ci accompagnés de leurs enfants, Claudine, 11 ans, et Raoul, 3 ans, en Sardaigne. Un autre voyage en Italie qu’on trépigne de faire avec eux.
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L’Engloutie de Louise Hémon ● Quinzaine des cinéastes
« J’aime les émotions liées au froid, au vertige, au vide », nous confiait la cinéaste, quand on l’avait interviewée juste avant qu’elle parte en tournage de cet intrigant premier long métrage. Dans ses courts métrages (L’Homme le plus fort ou Salomé sur sa slackline), la montagne lui permettait de sonder l’intériorité des personnages. Louise Hémon jouait avec la mythologie de ce décor, ancrant toujours celle-ci dans le contemporain. L’Engloutie se passera à la veille de 1900 et suivra une institutrice (Galatéa Bellugi) tout juste arrivée dans les Hautes-Alpes, qui explorera ses désirs.
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Météors d’Hubert Charuel ● Sélection officielle – Un certain regard
En 2017, le premier film d’Hubert Charuel, Petit Paysan, avait marqué les esprits. Présenté à la Semaine de la critique, ce thriller agricole, loin de tout naturalisme, nous plongeait dans l’enfer d’un producteur laitier confronté à une épidémie bovine. Autant dire qu’on guettait de près sa deuxième fiction, présentée cette année à Un certain regard. Porté par Paul Kircher, Idir Azougli et Salif Cissé, Météors raconte l’histoire de deux jeunes amis qui enchaînent les plans douteux pour fuir leur région natale, le Grand Est, en pleine diagonale du vide. Le style incisif et plein d’humanité du réalisateur français risque de faire à nouveau mouche.

Un simple accident de Jafar Panahi ● Sélection officielle – Compétition
Chaque film du cinéaste iranien est un événement : persécuté par le régime, il a l’interdiction de tourner, de quitter le pays, et a subi plusieurs emprisonnements dont le dernier s’est achevé en 2023. Il est donc peu probable qu’il puisse être sur la Croisette pour présenter Un simple accident, dans lequel on devrait retrouver l’inventivité formelle et la charge politique puissante de ses précédents films – Le Cercle (Lion d’or à Venise en 2000), Taxi Téhéran (Ours d’or à Berlin en 2015), Trois Visages (Prix du scénario à Cannes en 2018)… Énigmatique, le résumé annonce une mécanique implacable : « Après un simple accident, les événements s’emballent. » Sortie prévue le 10 septembre.