
Bienvenue en 2075. Les éléments sont déchainés mais chaque maison est protégée par un dôme en verre rétractable. Les nounous sont des robots et les hologrammes ont remplacé les FaceTime. Pourtant pour Arco, tout ça c’est le passé. Lui vient de 2932 et a atterri là par erreur, lors de son premier vol. Il faut dire qu’à son époque, on peut voyager dans le temps aisément, ne laissant qu’un arc-en-ciel comme empreinte de notre déplacement (Maintenant, vous saurez d’où viennent les arcs-en-ciel). Il est recueilli par Iris, une petite fille de son âge qui rêve d’ailleurs.
Reprenant en partie les bases, et quelques personnages, d’un monde qu’il avait déjà travaillé dans son (excellente) bande dessinée Préférence Système ou dans le clip Fog de Jabberwocky, Ugo Bienvenu propose une histoire simple, en apparence seulement. Une aventure palpitante à hauteur d’enfants ayant pour objectif de permettre à Arco de rentrer chez lui qui renferme des trésors de réflexion sur notre monde actuel et ce qu’il s’apprête à devenir. En faisant de 2075 une version à peine exacerbée de 2025, il s’interroge sur notre tout technologique qui confine à la solitude et à la déconnexion au vivant, il met en scène une jeunesse à la fois curieuse et désabusée, obsédée par l’idée d’un meilleur ailleurs, convaincue qu’un renouveau est nécessaire.
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A mesure que le récit se déploie, il se fait plus philosophique et réflexif, amenant un spectateur captivé dans des abimes de réflexion aussi bien sur notre humanité et ce qui en restera. Dans une animation superbe qui croise le style BD des années 1950 et une ambiance dessins animés des 80’s/90’s (aucun doute qu’il a la trentaine), le film n’hésite pas à mixer les genres et les ambiances passant de la hard science-fiction à la poésie, sans hésiter à faire un détour par le burlesque. Notamment grâce à un trio de méchants dignes des Dalton, merveilleusement doublés par Vincent Macaigne, Louis Garrel et William Lebghil. Un classique instantané.
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