
Il y a un peu d’Alain Guiraudie dans les pérégrinations désirantes d’Adnan(Laith Khalifeh), qui passe l’été à travailler dans une galerie d’art – là où sont exposées les broderies ultra explicites d’un vieil artiste qu’il a rencontré l’année d’avant. Traversé par une tension sexuelle constante, le film partage avec le cinéaste occitan le goût pour une certaine fluidité, une espièglerie, un mystère, une ouverture à la rêverie – et en même temps, il a le côté tout simple, et la volupté d’un plat de nouilles. Le jeune homme y arpente un New York étrangement dépeuplé, où chaque rapprochement avec d’autres hommes tire un fil entortillé, enchevêtrant un nouveau fantasme à la vie même.
Il suffit ainsi d’un flash-back nous ramenant à la rencontre entre Adnan et cet artiste (le septuagénaire Sal Salandra, sur lequel Lucio Castro avait au départ prévu de réaliser un documentaire, avant de choisir d’explorer son œuvre par la fiction) pour nous immiscer dans une brèche surréelle et pastorale, avec un faune sexy et des iridescences insensées. Pour le héros, il n’y a donc aucune quête, plutôt une vacance, une errance parfois déroutante, où s’évanouissent les frontières entre contre et réalité brute, les distinctions entre générations ou classes sociales, passé ou présent.
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