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"La Rivière" de Dominique Marchais : filmer le vivant

  • Quentin Grosset
  • 2023-11-17

[CRITIQUE] Dans ce documentaire aussi politique que poétique (prix Jean-Vigo 2023), le cinéaste Dominique Marchais ("La Ligne de partage des eaux", 2014) poursuit sa patiente recherche consacrée à l’impact de l’humain sur le paysage, en s’intéressant à la biodiversité des gaves pyrénéens.

La méthode de cinéma de Dominique Marchais a quelque chose de fluide et de serpentant, comme les rivières qu’il filme entre les Pyrénées et l’Atlantique. Toutes les personnes qu’il laisse parler – sans lui-même intervenir –, engagées dans la préservation de la biodiversité des gaves, sont filmées dans la même interdépendance.

Chacun agit pour soi, pour l’autre, pour le bien commun, par exemple contre les ba rrages empêchant la circulation et la reproduction des saumons, contre l’hydroélectricité (une énergie pourtant souvent présentée comme verte) qui participe au réchauffement climatique. Cet assèchement progressif, cette menace contre la richesse de la faune et de la flore, le cinéaste la documente avec des plans longs, attentifs, alertes. Ils ont la faculté de nous réancrer dans le paysage, de ne pas en faire un simple décor ou un beau panorama, mais plutôt de situer l’humain dans sa relation à l’écosystème.

En sachant nous rendre sensibles à ce qu’on est en train de perdre, mais aussi à ces interactions, à cette réciprocité avec notre environnement, c’est tout notre rapport au vivant que Dominique Marchais interroge.

La Rivière de Dominique Marchais, Meteore Films (1 h 44), sortie le 22 novembre.

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