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À voir sur les plateformes : les dessous des combines de marabouts, un crash d’avion glaçant et le retour de la série Fargo
- Lily Bloom
- 2024-01-18
Notre sélection de pépites à ne pas manquer sur les plateformes en ce moment.
Goutte d’or de Clément Cogitore (2023)
Quiconque a traversé le quartier de la Goutte d’or à Paris s’est retrouvé avec un petit papier de marabout dans la poche, offrant désenvoutements et autres merveilles à prix cassés. Avec un œil de documentariste, Clément Cogitore nous ouvre les portes de l’un de ces « cabinets » pour nous en révéler les combines sophistiquées. Mais au fil du récit le réalisme brut se teinte d’un onirisme mystique, tandis que les certitudes cyniques du mage vacillent au détour d’un terrain vague. Goutte d’or est une œuvre puissante, collective, hantée par un Karim Leklou trouble et passionnant.
« Goutte d’or » de Clément Cogitore : le grand envoûtement
Lire la critiqueLe Cercle des neiges de Juan Antonio Bayona (2023)
1972, un avion uruguayen s’écrase en plein cœur des Andes. Les survivants, au prix du cannibalisme, réussissent à traverser l’hiver glacial. On pensait tout connaître de ce fait divers, au point de questionner la pertinence d’une énième version de l’affaire. Et pourtant, Le Cercle des neiges parvient avec pudeur à nous immerger dans le quotidien de ces rescapés. Il en ressort un grand film catastrophe, profondément émouvant et dérangeant, qui questionne notre humanité, notre relation au sacré et à la foi.
Saltburn d’Emerald Fennell (2023)
Un jeune homme pauvre, et méprisé par ses camarades nantis de l’université d’Oxford, est fasciné par Felix, un éphèbe richissime. Une amitié atypique nait entre eux et Oliver est même invité à passer l’été à Saltburn, le château familial de Felix. Emerald Fennel nous entraine dans les marécages des pulsions inconscientes sur fond de lutte des classes. Saltburn n’est pas totalement réussi mais il est irrésistible et sert d’écrin au sex-appeal aliénant de Jacob Elordi (vu aussi dans Priscilla de Sofia Coppola), tandis que Barry Keoghan apporte au film une dimension à la fois dérangeante et mystique.
Les Gardiens de la galaxie vol. 3 de James Gunn (2023)
On retrouve la joyeuse bande de marginaux en piteux état : Peter pleure toujours la perte de Gamora, Rocket est retenu en otage par un transhumaniste furieux et s’affaiblit de jour en jour. Ils vont encore une fois devoir sauver l’univers et, surtout, l’un des leurs. Après Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, on pensait avoir assisté au dernier râle de l’univers Marvel. Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 offre un sursaut empli de trouvailles visuelles, de créativité et de camaraderie. Un blockbuster ludique et réussi mais aussi, et c’est plus inattendu, réellement émouvant.
Fargo de Noah Hawley (série, 2014-2024)
Pour cette cinquième et dernière saison, Fargo retourne tâter le pouls des petites villes américaines du Midwest. Les auteurs ont réussi une prouesse : offrir un retour aux sources proche de l’univers des frères Coen (entre ultra violence et humour noir) tout en osant une gravité nouvelle qui laisse par instant sans voix. Et pour ne rien gâcher, le casting est dément (Juno Temple, John Hamm…).
FLASH-BACK : « Fargo » des frères Coen fête ses 25 ans
Lire l'articleCanine de Yorgos Lanthimos (2009)
Un couple et leurs trois enfants vivent dans une villa forteresse, bordée d’une haute clôture. Les enfants, devenus adultes, n’ont jamais osé s’aventurer dehors. Leur vision du monde est façonnée par les règles absurdes imposées par leur père. Dans ce monde pervers, les murailles les protègent des « monstres extérieurs », les zombies sont des « fleurs jaunes », les foufounes de « grandes lampes » et les avions qui passent, « des jouets. » Bien sûr, tout cela va basculer dans la violence, mais pas du tout comme on pourrait l’imaginer.
Photo de couverture : Fargo saison 5