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En novembre, TROISCOULEURS surfe sur la nouvelle vague britannique

  • TroisCouleurs
  • 2023-10-31

Avec "How to Have Sex", son premier long éclatant, la jeune cinéaste Molly Manning Walker plonge dans l'euphorie des fêtes entre ados pour sonder le fracas intime de la "première fois". Dans le nouveau numéro, on s'intéresse à la manière dont ce mythe a été représenté à l'écran - mais aussi à l'émergence, outre-Manche, d'une nouvelle génération de réalisatrices.

EDITO - À Cannes, Molly Manning Walker revient chercher son prix Un certain regard en finissant sa course folle – son avion et son taxi ont été retardés – à petites foulées, en short et t-shirt de sport. Essoufflée et ravie, elle tombe dans les bras de John C. Reilly, le président du jury, qui a fait patienter la foule en chantant a capella « Pretend », un tube de 1953 de Nat King Cole. « J’ai cette chanson dans la tête depuis deux semaines, parce que ce que nous faisons tous à travers les films, c’est prétendre », a-t-il annoncé en préambule. Prétendre, c’est précisément ce que fait l’héroïne du film de Molly Manning Walker que John C. Reilly vient de primer, How to Have Sex.

Dans ce premier long métrage sidérant, Molly Manning Walker recompose différents souvenirs d’adolescence pour imaginer la virée en Crète de trois copines anglaises qui viennent de passer l’équivalent du bac. L’une d’elles, Tara (Mia McKenna-Bruce, grande révélation), est poussée par son amie Skye à perdre sa virginité en profitant de la débauche de ce spring break à l’européenne, où l’alcool coule à flots sur les corps en chaleur des ados et jeunes adultes évoluant en vase clos dans une station balnéaire. La cinéaste est partie du même canevas tapageur que Spring Breakers (2013) pour en regarder la face cachée : alors que le film de Harmony Korine ne plongeait pas dans la psychologie de ses héroïnes subissant et perpétrant la violence, celui de Molly Manning Walker détaille patiemment l’avant et l'après-choc traumatique.

Contrairement à Spring Breakers, How to Have Sex ne cherche pas l’ostentation : pas de délire voyeuriste ni de « personnages de cartoons » (elle nous en a parlé en interview, à lire juste en bas). Pour parler de consentement et de pression sociale, la Britannique opte pour la course de fond, montrant l’onde de choc qui atteint progressivement Tara après une « première fois » pleine de zones grises. Montrant aussi la lente prise de conscience de ce qu’elle est censée prétendre à ses amies après l’acte : l’enthousiasme, le soulagement d’avoir perdu cette virginité présupposée embarrassante, l’envie de recommencer. Avec ce film, Molly Manning Walker vient compléter le peloton des jeunes réalisatrices britanniques qui ont émergé cette année et renouvellent les regards et les représentations sur les personnages féminins. Il faudra de l’endurance, du souffle et de l’énergie pour tenir dans la durée et espérer changer les codes en profondeur. On apprécie déjà chaque grand coup d’éclat

· TIMÉ ZOPPÉ

TROISCOULEURS N°202

Pour lire le numéro en ligne, cliquez ici

Molly Manning Walker : « On a appris à avoir des relations sexuelles avec des pressions de toutes parts »

Lire l'interview

AU SOMMAIRE DU N°202 :

EN BREF 🏃‍♀️

L'ENTRETIEN DU MOIS AVEC EUZHAN PALCY

FLASH-BACK - KILL BILL VOLUME 1 DE QUENTIN TARANTINO

NOUVELLES STARS - ITSASO ARANA & LOÏC HOBI

CINÉMA🎬

EN COUVERTURE - HOW TO HAVE SEX DE MOLLY MANNING WALKER

DOSSIER - L'AGE D'OR DE L'ANIMATION FRANÇAISE

PORTFOLIO - "BOLLYWOOD SUPERSTARS" AU QUAI BRANLY

PORTRAIT - BALOJI

CINEMASCOPE : LES SORTIES DU 1er AU 29 NOVEMBRE

CULTURE🎨

EXPO - BEN RIVERS

RESTO - LA BRIGADE

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