- Entretien
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KIDS · Le réalisateur Guillaume Maidatchevsky interviewé par Milena et Anselmo, 10 ans
- Cécile Rosevaigue
- 2023-12-08
Dans "Kina & Yuk. Renards de la banquise", un couple de renards polaires, prêt à fonder une famille, est séparé par la fonte de la banquise. Les deux animaux feront tout pour se retrouver avant la naissance des petits. Le réalisateur a raconté les coulisses de son film à Miléna et Anselmo, 10 ans.
Miléna : Comment as-tu eu l’idée de raconter cette histoire ?
Tout a commencé par une photo publiée il y a quelques années dans un journal, qui montrait un renard seul sur un morceau d’iceberg à la dérive. Heureusement, des pêcheurs qui passaient par là l’ont ramené sur la rive. J’ai alors imaginé ce qui avait pu se passer avant et après qu’il se retrouve sur ce bout de glace, et j’ai écrit un scénario.
Anselmo : Comment as-tu fait pour suivre les renards sans les effrayer ?
Cela demande de la patience. Il faut s’adapter au rythme des animaux ! Rien ne sert de les contraindre, ça ne donnera rien à l’image.
A. : Les renards ont-ils été dressés ?
Non. On a rencontré Kina et Yuk à leur naissance, ils se sont habitués à nous. Je suis biologiste, je connais le comportement des renards en tant qu’espèce, mais chaque renard a sa personnalité. Et tous les deux avaient une palette de jeu incroyable.
A. : Avez-vous aidé les renards à s’en sortir dans certaines scènes ?
On ne les a jamais mis en danger. C’est une fiction, et c’est grâce au montage, au son, à la musique, que tu as l’impression qu'il y avait un danger.
M. : Quelle était la température dans le Grand Nord ?
Elle est descendue jusqu’à − 42°, mais en moyenne il faisait − 25°.
Virginie Verrier interviewée par Adèle, 16 ans
Lire l'entretienM. : Comment filmer dans ce froid ?
On a plein de couches de vêtements, la technique du millefeuille. Comme on porte des caméras très lourdes, malgré le froid on peut avoir chaud, mais il ne faut pas suer. Si la transpiration gèle contre son corps, c’est dangereux, on peut mourir en quelques minutes. Donc, dès qu’on a chaud, on enlève des couches ; si on a froid, on en remet. Sur le tournage, on a passé notre temps à mettre et à retirer des vêtements.
M. : Dans ton film, Yuk se lie d’amitié avec une chienne, Rita. Comment un renard et une chienne peuvent cohabiter ?
Je vis à la campagne, et je me souviens d’un petit renard qui venait régulièrement voir ma chienne. Les espèces différentes peuvent créer des liens sans problème.
A. : Rita et Yuk se connaissaient avant ?
Rita est la chienne du « coach » des renards ; elle est très maternelle et s’occupe des bébés animaux sur les tournages. Rita était particulièrement attachée à Yuk : c’est en les voyant interagir tous les deux que j’ai eu l’idée d’intégrer Rita à mon histoire.
M. : Voulais-tu montrer le réchauffement climatique du point de vue des animaux ?
L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète. C’est un laboratoire qui permet d’observer ce qui pourrait arriver sur toute la Terre. J’espère que mon film donne envie d’en savoir plus sur les conséquences du réchauffement climatique. Dans le film, on se rend compte que le renard roux est obligé de chasser sur les terres du renard polaire, qui se retrouve alors sans nourriture.
KIDS ⸱ Tiffany Cooper interviewée par Lisa, 8 ans
Lire l'entretienM. : Qu’est-ce qui a été le plus dur à faire dans ce film ?
Le vrai challenge, c’était que Kina et Yuk s’endorment sereinement l’un contre l’autre comme dans mon scénario. C’était facile à écrire, mais, pour qu’un animal sauvage s’endorme, il faut qu’il se sente en sécurité. Toute l’équipe était très émue d’avoir gagné leur confiance.
Kina & Yuk. Renards de la banquise de Guillaume Maidatchevsky (UGC / TF1, 1 h 20), sortie le 27 décembre, dès 4 ans.
Photographie : Ines Ferhat pour TROISCOULEURS