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À voir : la conversation passionnante entre Isabelle Huppert et Ryûsuke Hamaguchi

  • Trois Couleurs
  • 2022-01-28

Invités du festival de Tokyo en novembre, la comédienne et le réalisateur ont discuté de Claude Chabrol, du naturel des acteurs non-professionnels et du rapport instinctif à la caméra.

Son cinéma évanescent est comme un thermomètre qui saisit les incohérences du coeur. Son jeu souvent qualifié d'impassible lui a valu de jouer chez le pudique Hong Sang-soo. On les verrait bien tourner ensemble, car Ryūsuke Hamaguchi et Isabelle Huppert partagent indéniablement un goût pour le verbe saillant et la lenteur introspective. En attendant cette potentielle collaboration, le Festival international du film de Tokyo, qui s'est achevé le 8 novembre dernier, avait eu la bonne idée de les réunir lors d'une conversation cinéphile qu'il est désormais possible de regarder en ligne.

Lors de cet échange prolifique introduit par Hirokazu Kore-eda (réalisateur japonais et lauréat de la Palme d'or en 2018 pour Une affaire de famille), il est beaucoup question de la dynamique créatrice entre un cinéaste et ses comédiens, de la direction d'acteurs et des subtilités du jeu. « Un certain mysticisme et une certaine vérité sont visibles dans les films de Hamaguchi », déclare Isabelle Huppert, avant de citer précisément la performance d'une des actrices de Senses (2015), qui fait passer une intense émotion tout en silence. « Elle a tout le temps les yeux baissés, mais on comprend qu'elle pense très fort, alors on est attiré par ce regard. On comprend que c'est une pensée qui est constamment au travail. »

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UN ÉCHANGE FORT SUR LA PLACE DES ACTEURS

Lorsque l'actrice explique que le langage cinématographique réside dans le positionnement de la caméra par rapport à l'acteur (« Si la caméra est loin, c'est le corps qui compte ; si la caméra est proche, ce sont les yeux qui comptent. La position de la caméra fournit la réponse. »), Ryūsuke Hamaguchi acquiesce : « Mon propre mentor, Kiyoshi Kurosawa, disait la même chose. » Après avoir loué la subtilité du jeu d'Huppert, tout en versatilité (« Vos expressions sont nuancées, mais à certains moments, il y a une explosion d'émotion, une explosion qui sort de l'immobilité »), le cinéaste interroge l'actrice sur sa collaboration avec Paul Verhoeven, Claude Chabrol ou encore Maurice Pialat.

Aux spectateurs, qui tout comme nous se demandent si Isabelle Huppert ne voudrait pas passer un casting avec Hamaguchi, l'actrice a botté en touche avec sa célèbre répartie : « Je ne voudrais pas annoncer un mariage en public. » Même si l'on sait que le réalisateur adore tourner avec des acteurs non-professionnels, l'espoir est permis.

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