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Critique: « Viendra le feu »
- Josephine Leroy
- 2019-09-04
À sa sortie de prison, Amador retourne dans son village, situé dans les montagnes galiciennes. Alors qu’il avait été écroué pour avoir provoqué un incendie, il doit maintenant faire face aux médisances de certains villageois. Sa mère, très âgée, le prend sous son aile… Auréolé du Prix du jury Un certain regard à Cannes cette année, ce long métrage contemplatif et introspectif du jeune cinéaste franco-espagnol Oliver Laxe (Vous êtes tous des capitaines, Mimosas. La voie de l’Atlas) crée une fascinante symbiose entre ce héros taciturne, en voie de réinsertion mais cerné par son passé, et la nature sauvage dans laquelle il évolue – plus qu’un simple décor, elle se révèle le point névralgique du film, entre séquences apaisées au milieu des champs et caméra posée au milieu des arbres qui s’enflamment. En faisant la part belle au vide et au silence, Laxe construit toute une mythologie (ce que suggère le titre prophétique du film) : son héros revenant s’isole peu à peu des hommes et ses errances, qui s’étirent dans le récit, en font un personnage digne de ceux des grands romans d’aventures.
Viendra le feu, d’Oliver Laxe, Pyramide (1 h 25), sortie le 4 septembre
Image: Copyright Pyramide Distribution