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Vu à la Berlinale : « Tótem » de Lila Avilès

  • Timé Zoppé
  • 2023-02-24

Dans le flot monotone de la Compétition berlinoise, un joyau a émergé. « Tótem » de Lila Avilés raconte les préparatifs, à hauteur d’une petite fille de 7 ans, de la fête d’anniversaire de son jeune père en soins palliatifs à domicile. Un film plein d’amour sur la préparation à la vie et à la mort.

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Ça grouille partout, dans la cuisine, le salon, le jardin, le garage. Les sœurs, le frère et – de loin – le père s’agitent pour orchestrer la plus belle des fêtes d’anniversaire pour Tona, alors au dernier stade d’un cancer. Tout le monde le sait, ce sera la dernière du si jeune et si beau peintre. Un petit personnage nous introduit dans ce tableau très vivant, en format carré et à dominantes chaudes : Sol, la fille de 7 ans de Tona, qui alterne entre jeux d’enfants avec sa cousine et déjà, forcément, tragiquement, phases de solitude mélancolique.

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La très douée mexicaine Lila Avilés, pour son deuxième long métrage après La Camarista en 2018, possède déjà un sens impressionnant du détail et du rythme. Tout le film se passe sur une seule journée et dans la maison familiale, dans un mélange de stress (rappelez-vous l’ambiance de n’importe quelle réunion de famille impliquant la préparation de nourriture), de rire (l’une des sœurs de Tona fait venir une délirante chamane-escroc pour purifier les ondes négatives dans la maison) et de douceur (l’autre tante – campée par une actrice extraordinaire, Montserrat Marañon - ne manque jamais de prodiguer un geste ou un mot affectueux, même quand la charge mentale est sur le point de la faire exploser).

L’autre très belle idée du film, c’est de délayer les retrouvailles entre Sol, déposée par sa mère qui ne reviendra que le soir pour la fête, et Tona, qui lutte dans sa chambre avec son aide-à-domicile pour se rendre suffisamment vaillant et présentable. Avilès ne surcharge pas son tableau d’effets de style ni de pathos et, avec la peinture de l’enfance comme un monde singulier mais pas protégé, au contraire très poreux aux soucis des adultes, c’est la grande réussite de ce film absolument déchirant, qui n’a pas manqué de nous évoquer Nos Soleils de Carla Simon, Ours d’or l’année dernière. On souhaite de toutes nos forces le même destin à Tótem.

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