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« Nos frangins » de Rachid Bouchareb : nuit d’horreur

  • Damien Leblanc
  • 2022-12-01

En mettant en miroir les assassinats des jeunes Malik Oussekine et Abdel Benyahia survenus fin 1986, Rachid Bouchareb nous plonge délicatement dans une nuit sans fin qui hante encore la France d’aujourd’hui.

La mort de Malik Oussekine a tant marqué la France des années 1980 que l’on pensait tout connaître de cet effroyable crime policier. Rachid Bouchareb (Indigènes, Hors-la-loi) trouve un nouvel éclairage bouleversant en mettant en parallèle une autre tragédie survenue dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986 : en même temps que la brigade des voltigeurs à moto tuait Malik Oussekine au cœur d’un Quartier latin marqué par des manifestations étudiantes, un autre jeune homme, Abdel Benyahia, était tué à Pantin par un policier ivre hors service.

Une narration labyrinthique décrit patiemment le processus de découverte de la vérité, puis le deuil des deux familles (Reda Kateb et Lyna Khoudri incarnent le frère et la sœur de Malik Oussekine, tandis que Samir Guesmi et Laïs Salameh interprètent le père et le frère d’Abdel Benyaha).

La sidération atteint jusqu’au policier de l’inspection générale des services (Raphaël Personnaz), qui suit les affaires de près. En s’immergeant dans l’énergie de 1986, avec des images d’archives et une bande-son d’époque (Rita Mitsouko, Renaud, Mano Negra), tout en lui opposant une atmosphère de requiem, Rachid Bouchareb signe un film à la colère froide qui prolonge la douleur de cette nuit sans fin dont le pays semble ne jamais être totalement sorti.

Nos frangins de Rachid Bouchareb, Le Pacte (1 h 32), sortie le 7 décembre

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