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« La Comédie humaine » de Kōji Fukada
- Chloé Blanckaert
- 2023-10-13
[CRITIQUE] Sorti au Japon en 2011, le premier long métrage de Kōji Fukada (Love Life, 2023) sort enfin en France. Une grande et délicate fresque inspirée de La Comédie humaine d’Honoré de Balzac, dans laquelle des personnages hantés par leur solitude tentent de se lier les uns aux autres.
« Les mots et les sons ne sont-ils pas les arcs-en-ciel et des ponts illusoires jetés entre des êtres à jamais séparés ? » Cette phrase, extraite de la citation de Friedrich Nietzsche qui ouvre le film – et que le cinéaste japonais Kōji Fukada déroule comme fil conducteur de son très beau et fataliste récit –, résume parfaitement La Comédie humaine et sa galerie de personnages souffrant de leur solitude. Inédit en France, le premier long métrage de Kōji Fukada est découpé en trois histoires qui s’entremêlent avec une grande agilité : d’abord la rencontre fortuite entre deux femmes dans un théâtre, puis la déception d’une jeune artiste lors de son vernissage, et enfin la lente implosion d’un couple face à un accident brutal.
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Plus de dix ans avant Love Life (2022), son éclatant dernier long métrage qui brossait le portrait d’une famille fracturée, Kōji Fukada aborde déjà, dans cette fresque d’une délicatesse inouïe, certains de ses thèmes de prédilection : un couple fragilisé par ses mensonges et l’incapacité des humains à communiquer. Parfois tendre, parfois déchirant, La Comédie humaine est surtout une nouvelle preuve de l’incroyable capacité du cinéaste japonais à insuffler de la douceur aux situations les plus tragiques.
La Comédie humaine de Kōji Fukada, Art House (2 h 20), sortie le 18 octobre
Image (c) HUMAN COMEDY IN TOKYO FILM PARTNERS