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  • Cannes 2021
  • Critique
  • Article
  • 2 min

« Bergman Island » de Mia Hansen-Løve : les métamorphoses

  • Timé Zoppé
  • 2021-07-11

Dans « Bergman Island » (en Compétition au Festival de Cannes 2020), la cinéaste s'attaque aux mythes de l’amour et de la création. Une œuvre à la beauté foudroyante, à revoir sur Arte à l'occasion de la 76e édition du Festival de Cannes.

Bergman Island de Mia Hansen-Løve

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Mia Hansen-Løve a souvent puisé dans sa palette de souvenirs pour composer ses fictions : la relation avec un homme plus âgé dans Un amour de jeunesse en 2011 (la réalisatrice est en couple avec le cinéaste Olivier Assayas), l’ascension et les déboires d’un jeune DJ de la French Touch dans Eden en 2014 (inspiré de son frère, Sven Løve), la remise en question d’une prof de philosophie dans L’Avenir en 2016 (ses parents étaient profs de philo).

Si elle a toujours excellé dans la délicatesse de son trait, elle n’avait encore jamais peint un portrait si riche et puissant que celui qu’elle semble faire d’elle-même dans Bergman Island. On y suit un couple de cinéastes (Tim Roth et Vicky Krieps, désarmants de naturel) séjournant quelques jours pour écrire sur l’île suédoise où Bergman s’était installé et a tourné plusieurs chefs-d’œuvre (Persona, Scènes de la vie conjugale…). Tout est admirable, du lieu de villégiature – magnifique maison en pierre adjointe d’un moulin aménagé – au restaurant « chic et décontracté » du coin en passant par les décors sauvages de l’île.

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Si le soleil est éclatant, les ombres planent, évidemment : celle de Bergman, étouffante pour la jeune créatrice, mais surtout celle de son amoureux qui, auréolé de reconnaissance, peut tranquillement libérer son imagination pour écrire son prochain film. L’émancipation, l’héroïne la trouvera sur des chemins moins évidents, dans des endroits plus secrets, par des fulgurances moins clinquantes mais qui touchent au plus profond de l’âme. Ainsi des retrouvailles incandescentes entre deux anciens amants (joués par Mia Wasikowska et Anders Danielsen Lie dans un film dans le film que l’on aimerait voir durer) sur la même île, qui jaillissent in fine de son inconscient. Et Mia Hansen-Løve de proposer une résolution des conflits intérieurs : plutôt que l’adhésion ou le rejet d’un état, la subtile composition.

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