« Battle of the Sexes » de Jonathan Dayton : coup maîtrisé

Retraçant la genèse d’un match de tennis légendaire, les réalisateurs de « Little Miss Sunshine » (2006) et « Elle s’appelle Ruby » (2012) frappent un nouveau coup maîtrisé.


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Le 20 septembre 1973, Billie Jean King, numéro 1 mondial du tennis féminin, affronte Bobby Riggs, alors âgé de 55 ans et ancien numéro 1 masculin. Battle of the Sexes raconte la genèse de cet événement médiatique planétaire initié par Riggs, qui voulait bêtement prouver que le tennis féminin était inférieur à son équivalent masculin.

La réussite du film tient certes à son casting impeccable (Emma Stone, inattendue dans le rôle de la joueuse, est parfaite; Steve Carell est une évidence en vieux champion hyperactif à rouflaquettes), mais aussi à son savant dosage entre le parcours de chacun.

Alors que Riggs cède aux démons du jeu et cabotine en gagnant des matchs grotesques (il joue, par exemple, en tenant des lévriers en laisse), King découvre son homosexualité et organise son propre tournoi féminin. Jaugeant aussi le poids de l’image médiatique sur l’issue des matchs, les cinéastes montrent bien que le tennis, comme le féminisme, se joue d’abord au mental.