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Annie Ernaux et 60 autres signataires publient une lettre ouverte en soutien à Amber Heard

  • Chloé Blanckaert
  • 2023-06-06

Un an après la fin du très médiatisé procès qui a opposé l’actrice américaine à son ex-époux Johnny Depp, cette tribune publiée le 1er juin dans l’Obs dénonce “l'humiliation publique” subie par Amber Heard.

Annie Ernaux, Iris Brey, Sandrine Rousseau, Aïssa Maïga ou encore Zita Hanrot… Toutes ont affirmé leur “indéfectible soutien” à Amber Heard dans un tribune engagée, publiée dans l’Obs. “La diffamation d’Amber Heard et le harcèlement en ligne dont elle a fait l’objet [...] ont été d’une violence et d’une ampleur sans précédent”. Les signataires de la tribune condamnent fermement la haine dont Amber Heard a fait l'objet, rappelant notamment que “[d]es révélations de violences et d’agression sexuelle commises par un partenaire intime contre une femme, qui en était la victime, ont été tournées en dérision à des fins de divertissement”. 

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Pendant et après le procès, qui s’est déroulé du 11 avril 2022 au 1er juin 2022, Amber Heard a été la cible d’une campagne de harcèlement particulièrement virulente, mise en place principalement sur les réseaux sociaux. Une campagne “alimentée par la désinformation, la misogynie [et] la biphobie” selon la tribune de l’Obs. Ce déchaînement de violence médiatique, fondé sur le dénigrement, a été principalement orchestrée par des groupes de masculinistes, comme le décortique le documentaire de Cécile Delarue, Affaire Johnny Depp/Amber Heard - La justice à l'épreuve des réseaux sociaux, disponible sur France TV.

Nous condamnons donc, avec force, l’humiliation publique qu’Amber Heard a subie et nous lui adressons notre indéfectible soutien” concluent les signataires, pointant du doigt le fait que le traitement subie par l’actrice américaine “révèle une incompréhension fondamentale des violences commises par un partenaire intime, des violences sexuelles et de la manière dont les victimes survivantes y réagissent”. 

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Loin de n’être qu’un vague souvenir, la violence dirigée contre Amber Heard pendant et après le procès a, selon ces signataires, “des conséquences incalculables” sur les autres victimes de violences sexistes et sexuelles. "[Nous sommes] extrêmement préoccupé.es par l’utilisation abusive croissante des poursuites en diffamation pour menacer et/ou réduire les victimes/survivantes au silence”, peut-on lire à la fin de cette lettre.

Un procès médiatisé et virulent

Le 1er juin 2022, au terme de six semaines d’un procès diffusé en direct à la télévision américain et fortement commenté sur les réseaux sociaux, le tribunal américain de Fairfax, en Virginie, constitué d’un jury populaire, avait déclaré les deux ex-conjoints mutuellement coupable de diffamation. Amber Heard a été condamnée à verser 15 millions de dollars à Johnny Depp, tandis que ce dernier lui en devait 2 millions.

Deux ans plus tôt, en 2020, Johnny Depp avait porté plainte contre The Sun pour diffamation, alors que le tabloïd l’avait qualifié en 2018 de “wife beater” (“cogneur de femme” en français). La même année, dans une tribune publiée par le Washington Post, Amber Heard se décrivait comme une victime de violences conjugales, sans accuser explicitement Johnny Depp, qui réclamera 50 millions de dollars de dommages et intérêts. Un procès qu’il perdra, la justice britannique ayant estimé que douze des quatorze incidents relatés par Amber Heard à l’encontre de l’acteur américain étaient “substantiellement vraies” et “prouvées”.

Depuis, Amber Heard a déménagé en Espagne avec sa fille, et de son côté, Johnny Depp a fait un retour contesté sur les écrans, avec la projection cannoise de Jeanne Du Barry de Maïwenn. Il est annoncé à la réalisation d’un biopic sur Modigliani avec dans les rôles principaux Al Pacino et Pierre Niney. Enfin, il pourrait revenir prochainement sous les traits du célèbre Jack Sparrow, comme l’a suggéré Sean Bailey, président des studios Disney dans une interview donnée au New York Times.

La tribune est disponible en intégralité juste ici.

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