
Sans nouvelles de son fils depuis qu’il est parti rejoindre la frontière américaine en quête d’un travail, Magdalena (Mercedes Hernández) entreprend une traversée du Mexique dans le but de le retrouver. Elle découvre durant son voyage que beaucoup d’autres familles recherchent leurs fils disparus, puis rencontre Miguel (David Illescas), jeune homme expulsé des États-Unis qui s’apprête à retrouver son village…
Pour évoquer le pic de violence qui ravage le Mexique contemporain, la cinéaste Fernanda Valadez a imaginé un road movie lyrique dans lequel une mère inquiète explore un territoire rempli de lieux transitoires (centres administratifs pour migrants, déserts, maisons abandonnées…) où dominent la peur et le sentiment d’abandon. Le périple de cette figure maternelle va peu à peu quitter le naturalisme pour offrir des visions plus symboliques qui laissent la violence hors champ mais rendent compte de ses tragiques conséquences sur les consciences. Célébrant la capacité de résilience, la réalisatrice signe le vibrant portrait d’un pays autant gangrené par la sauvagerie des cartels que sublimé par les réseaux d’entraide qui se déploient avec dignité parmi les familles de victimes.
Sans signe particulier de Fernanda Valadez, Bodega Films (1 h 35), sortie le 22 septembre